Adam et Eve, essence dessus dessous

Arnaud Labelle-Rojoux propose à Paris sa version de l’installation d’Allan Kaprow.

Mais où se trouve donc la galerie Loevenbruck ? Toujours dans le Quartier latin mais il faut avouer qu’après le passage d’Arnaud Labelle-Rojoux, la vitrine est méconnaissable. Et ne parlons pas de l’intérieur, totalement foutraque. Une vraie zone remplie de bidons d’huile de moteur, de néons qui pendouillent, de masques, de sculptures en forme de petits tas et, au sol, un plat de scoubidous multicolores. Et puis, un peu partout, il y a des pommes, rouges et vertes, vraies et fausses. Devant cette décharge, un mannequin de femme synthétique, totalement nu, a le visage éclaboussé de peinture verte. Le soir du vernissage, cette fausse fille dialoguait avec un performeur, nu lui aussi, mais complètement vivant, ce qui achevait de jeter le trouble sur cette parodie du jardin d’Eden à la sauce gazole. Mais que diable signifie ce paradis terrestre apocalyptique ?

Arnaud Labelle-Rojoux, né en 1950, historien de la performance et grand artiste perturbateur, s’est inspiré d’une installation de l’américain Allan Kaprow, An Apple Shrine (1960). A l’époque, Kaprow, inventeur du happening, avait créé un «environnement», un labyrinthe dans le sous-sol d’une galerie avec des déchets, des chiffons, des journaux, une sorte de sanctuaire souterrain au bout duquel le public trouvait des pommes. En 1992, après la guerre du Golfe, l’Américain refaisait Apple Shrine («sanctuaire de la pomme») dans une version 2 avec des barils d’essence en Italie. En 2017, Labelle-Rojoux propose la version 3 et réinvente l’Apple Shrine dans le cadre des fructueuses expos «En affinité(s)» de la galerie Loevenbruck. Il y convoque l’esprit de Kaprow et le mixe à Adam et Eve, Jackson Pollock, Francis Picabia, Lucas Cranach, Sigmund Freud. Il en sort un jus de grand n’importe quoi, explosif et réjouissant. Kaprow écrivait, à propos de la réinvention d’Apple Shrine en 1992 : «Les tensions actuelles alimentées par l’incertitude (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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