Actress, futur intérieur

Actress est l’un des pseudonymes de Darren Cunningham. crédit : Mehdi Lacoste Libre de droits

Pseudonyme ambigu, angoisse existentielle, mondes parallèles : avec «AZD», son cinquième album, le Britannique Darren Cunningham expose ses réflexions sur l’identité à travers une musique électronique immersive et psychédélique.

Sur la pochette, presque une étreinte. La main d’un homme tient celle d’un mannequin, délicatement chromée. L’image est belle et dense d’analogies, comme une stylisation extrême des visions que l’on pouvait admirer sur les couvertures des romans de science-fiction dans les années 70. Par exemple celle dessinée par Philippe Caza pour l’édition J’ai Lu des Robots d’Isaac Asimov, où une fillette fait un gros câlin à un androïde au regard attendri. Le propos pourtant n’a rien à voir avec cette monomanie de l’anticipation pour les intelligences artificielles et les corps synthétiques animés par elles, dont le récent remake américain de Ghost in the Shell fait tonner un écho lointain. La main de mannequin n’est pas une reproduction de celle de l’artiste, mais c’est bien lui - Darren Cunningham, l’homme derrière le nom d’Actress, nous l’a confirmé - qui la tient. Réfléchissante, elle donne naturellement l’illusion de la dédoubler : ce corps dont on aperçoit la main représente une copie de celui de l’artiste qui aurait été coulé dans l’acier.

Sur la scène du Village Underground, dans le quartier londonien de Shoreditch où l’Anglais a donné la première performance de son nouveau live le 24 mars, un avatar argenté et immobile le doublait sur scène de la tête aux pieds, trônant derrière un stand de synthétiseurs, vêtu d’une veste et d’un bucket hat, pendant qu’il actionnait machines et effets depuis le côté de la scène, largement dissimulé. L’effet était un peu drôle, un peu cheap, mais ne parvenait pas à faire oublier l’intensité fascinante de la musique - entre détonations dévastatrices et reconstructions bass music très dansables - et concentrait parfaitement la question posée en caractères de relief projetés sur un écran dans le fond : «Who is (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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