Les activistes du plaisir

Elles tiennent des comptes Instagram qui drainent entre 40 000 et 450 000 followers. Ce sont les nouvelles pédagogues de la sexualité féminine. Clitoris, vagin, orgasmes... Rien n’est tabou. Elles expriment un formidable non-dit, répondent avec des mots simples. De vrais sites de salut public ! Paris Match en a réuni six. Edifiant et réjouissant.

Paris Match. Camille, vous avez abandonné vos stages de future chef cuisinière pour vous consacrer à votre compte Je m’en bats le clito (316 000 abonnés) et à votre livre. Fallait-il que la cause soit importante !
Camille. Oui, je travaillais aux côtés d’une chef formidable mais, à un moment, mon compte Instagram a explosé. Je me suis dit que, à 22 ans, j’avais le temps de reprendre la cuisine plus tard.

Dans une cuisine de restaurant, vous étiez aux premières loges pour expérimenter la domination masculine...
Oui, pendant quatre ans, c’étaient des mains au cul non-stop et des réflexions sexistes à longueur de journée. J’avais à me battre pour prouver qu’en tant que femme j’avais ma place autant qu’un homme. Et que je pouvais faire le job aussi bien, voire mieux. Quand j’arrivais à un poste, j’en bavais deux fois plus. Et comme les autres filles, j’en donnais deux fois plus. Quand j’entendais “Camille, c’est un bonhomme”, c’était un compliment. On me disait : “Arrête de touiller comme une femmelette” ou “C’est quoi, cet assaisonnement de femmelette ?” Comme je suis grande, je travaillais penchée sur un plan de travail trop bas. Mon chef passait derrière moi : “Relève-toi parce qu’on va t’en mettre une au c...”

Camille tient le compte @jemenbatsleclito. Elle a écrit le livre et lancé une marque éponymes.
Camille tient le compte @jemenbatsleclito. Elle a écrit le livre et lancé une marque éponymes.

Camille tient le compte @jemenbatsleclito. Elle a écrit le livre et lancé une marque éponymes. © Patrick Fouque (...)
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