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Les actions repartent dans le rouge, la BCE attendue au tournant

LES BOURSES EUROPÉENNES EN BAISSE À MI-SÉANCE

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse jeudi à l'image des Bourses européennes à mi-séance, l'imminence des annonces de la Banque centrale européenne favorisant des prises de bénéfice au terme d'une séquence de hausse marquée des actions.

Les futures sur indices sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de 0,2% à 0,5% à Wall Street, qui s'est rapprochée mercredi de ses plus hauts historiques, toujours portée par l'optimisme sur la reprise avec l'amélioration des statistiques économiques, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe et en Asie, et le soutien des banques centrales.

À Paris, le CAC 40 perd 0,55% à 4.994,91 vers 11h13 GMT. L'indice parisien repasse ainsi sous la barre des 5.000 points au-dessus de laquelle il avait terminé mercredi pour la première fois depuis trois mois.

À Francfort, le Dax cède 0,61% et à Londres, le FTSE abandonne 0,32%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,56%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,52% et le Stoxx 600 de 0,49%.

La BCE annoncera à 11h45 GMT ses décisions de politique monétaire avant que sa présidente, Christine Lagarde, ne donne une conférence de presse qui débutera à 12h30 GMT.

Si un statu quo sur les taux de ne fait pas de doute, les investisseurs anticipent une augmentation de la taille du Programme d'achats d'urgence pandémique (PEPP) de la Banque centrale européenne, actuellement de 750 milliards d'euros.

"Comme toujours, le risque est asymétrique avec la BCE. Soit elle décide d'apporter une nouvelle mesure de soutien, et le marché l'a déjà intégrée, soit elle ne fait rien et la réaction sera très mauvaise", a déclaré Gilles Moëc, économiste en chef du Groupe AXA, qui s'attend à une augmentation du PEPP de 400 milliards d'euros.

De son côté, le gouvernement allemand a annoncé que les partis membres de la coalition avaient conclu un accord sur un plan de relance de 130 milliards d'euros, qui prévoit entre autres une baisse temporaire de la TVA sur de nombreux produits.

Côté américain, si les manifestations contre les violences policières et le racisme se poursuivent, les violences ont nettement diminué et les investisseurs continuent de s'intéresser avant tout aux indicateurs économiques: ils surveilleront à 12h30 GMT les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage, à la veille de la publication du rapport mensuel sur l'emploi.

VALEURS EN EUROPE

Les prises de bénéfice affectent logiquement les secteurs qui avaient le plus bénéficié de la hausse des derniers jours, comme l'automobile, dont l'indice Stoxx recule de -2,08%, les banques (-1,45%) ou l'assurance (-1,43%).

Les spécialistes de l'immobilier commercial, qui avaient profité à plein de la reprise progressive de l'activité dans plusieurs pays, souffrent: Hammerson perd 13,03%, Unibail-Rodamco-Westfield 2,68% et Klépierre 1,96%.

A Francfort, les constructeurs automobiles accusent le coup de l'absence de prime à l'achat pour les véhicules 100% thermiques dans le plan de relance gouvernemental allemand: BMW, Volkswagen et Daimler cèdent entre 1,14% et 3,7%.

A la hausse, Rémy Cointreau gagne 8%, la meilleure performance du Stoxx 600, après avoir relevé sa prévision de chiffre d'affaires pour le trimestre en cours en évoquant une évolution "plus favorable" de la consommation de spiritueux aux Etats-Unis.

Vivendi prend 2,84%, le bon accueil réservé à l'américain Warner Group Music pour son retour à Wall Street étant perçu comme un signal positif pour l'entrée en Bourse de sa filiale musicale Universal Music prévu en 2023.

TAUX

Sur le marché obligataire européen, le rendement du Bund allemand à dix ans est à l'équilibre, à -0,349%, tandis que les taux italiens sont à la hausse avant les annonces très attendues de la BCE.,

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans cède moins de deux points de base à 0,7459% après avoir atteint la veille un pic de sept semaines à 0,771%.

CHANGES

Après cinq séances de baisse qui l'ont conduit à un creux depuis la mi-mars, le dollar retrouve son statut de valeur refuge et gagne 0,27% face à un panier de devises de référence.

"Le billet vert s'était récemment déprécié en raison de l'amélioration du sentiment du marché. Cependant, les investisseurs font preuve de prudence en raison d'une nouvelle escalade des tensions entre la Chine et les États-Unis, avec la suspension par l'administration américaine des vols chinois vers les États-Unis à partir du 16 juin", a commenté Ricardo Evangelista chez ActivTrades.

La Chine a décidé jeudi d'assouplir les mesures de restrictions sur les vols internationaux pour permettre à davantage de compagnies aériennes étrangères d'exploiter des liaisons vers son territoire au lendemain de la décision américaine.

A l'approche des annonces de la Banque centrale européenne, l'euro (-0,29%) recule mais se maintient à 1,12, un seuil qu'il a franchit mercredi pour le première fois depuis le 16 mars.

PÉTROLE

Les prix pétroliers reculent en raison de doutes sur la capacité des pays producteurs à se mettre d'accord sur une prolongation des réductions de la production après le report de la réunion de l'Opep+, initialement prévue ce jeudi.

Le baril de Brent cède 0,75% à 39,49 et le brut américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 1,56% à 36,71 dollars le baril.

(édité par Patrick Vignal)