Les actions plombées par des signes de ralentissement économique aux USA

LES BOURSES EUROPÉENNES TERMINENT EN BAISSE

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge vendredi et creusé leurs pertes de la semaine après des indicateurs économiques américains jugés préoccupants, qui ont amplifié le mouvement de repli sur les valeurs refuges perceptible dès le début de séance face aux craintes d'accélération de l'épidémie de coronavirus.

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture un repli de 0,54% (32,58 points) à 6.029,72 points après un bref passage sous les 6.000 points, le premier depuis le 10 février. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,54% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,62%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,59%, le FTSEurofirst 300 0,64% et le Stoxx 600 0,49%.

Ce dernier, dans le rouge dès l'ouverture, avait pourtant effacé ses pertes à la mi-journée en profitant des chiffres meilleurs qu'attendu des indices d'activité PMI "flash" en Europe.

Mais la tendance s'est de nouveau inversée dans l'après-midi avec la publication des PMI "flash" pour les Etats-Unis, qui traduisent une contraction de l'activité dans les services comme dans l'industrie.

"Le soulagement (lié aux PMI européens) n'a pas duré longtemps et les actions sont reparties à la baisse aussi vite qu'elles étaient passées dans le vert", constate Craig Erlam, analyste senior d'OANDA. "Un mouvement favorisé par les enquêtes américaines qui sont affectées, au moins en partie, par les effets du coronavirus, le secteur des services passant en zone de contraction."

Les chiffres préoccupants des PMI américains se sont ajoutés à ceux de l'économie de coronavirus elle-même, qui suggèrent une propagation de plus en plus nette de l'épidémie hors de la province du Hubei, son principal foyer, et hors de Chine.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a reculé de 0,57% et le CAC 40 de 0,65%, la première performance hebdomadaire négative après deux semaines de hausse pour l'un comme pour l'autre.

VALEURS

En Europe, le repli le plus sévère du jour est pour le secteur automobile, dont l'indice Stoxx a cédé 1,93% après l'annonce d'une chute de 92% des ventes de voitures en Chine sur les 16 premiers jours de février.

Parmi les constructeurs exposés au marché chinois, Daimler a abandonné 2,63% et Aston Martin Lagonda 5,04%. A Paris, Renault a perdu 3% et PSA 1,9%.

Les valeurs pétrolières ont souffert de la chute des cours du brut: leur indice de référence a reculé de 1,48%, BP de 2,71% et TechnipFMC de 2,38%.

A la hausse, le groupe français de services informatiques Sopra Steria a bondi de 11,32%, la meilleure performance du Stoxx 600, après l'annonce de résultats annuels solides et d'un projet de rachat de Sodifrance (-6,45%).

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était en net repli, pénalisée entre autres par des prises de bénéfice sur les grosses valeurs technologiques: le Dow Jones cédait 0,68%, le Standard & Poor's 500 0,82% et le Nasdaq Composite 1,26%.

Microsoft, Apple et Cisco cédaient plus de 1%.

CHANGES

Sur le marché des devises, la journée est marquée par un repli du dollar qui s'est accentué après les chiffres des PMI flash américains: l'indice mesurant les fluctuations du billet vert face à un panier de référence recule de 0,54% et se dirige vers sa pire séance depuis près de deux mois.

L'euro en profite pour remonter au-dessus de 1,0850 dollar et s'éloigner du plus bas de près de trois ans touché jeudi à 1,0775.

Le yen remonte lui aussi après avoir cédé 2% face au billet vert sur les deux séances précédentes.

TAUX

Le repli sur les valeurs refuges a fait de nouveau reculer les rendements obligataires: sur le marché américain, celui des Treasuries à dix ans cède près de cinq points de base à 1,4746%, confirmant son retour sous 1,5% pour la première fois depuis septembre, et le 30 ans a touché un nouveau plus bas historique à 1,886%.

En Europe, les mouvements ont été moins marqués grâce à la bonne surprise des PMI du continent: le rendement du Bund allemand à dix ans affiche même une légère hausse par rapport à jeudi à -0,435%, après un plus bas de quatre mois à -0,46%.

PÉTROLE

Les cours du baril ont amplifié leur repli après les PMI américains, qui ont ravivé les craintes de baisse de la demande pétrolière mondiale, d'autant que les grands pays producteurs ne semblent pas pressés d'adapter leur production à cette nouvelle donne.

Le Brent abandonne 1,99% à 58,13 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,37% à 53,14 dollars.

OR

Le cours de l'once d'or sur le marché spot est en hausse de plus de 1% et a atteint en séance un pic de sept ans à 1.648,75 dollars.

(Marc Angrand)