Les actions hésitent avant des échéances cruciales

LES BOURSES EUROPÉENNES TERMINENT EN ORDRE DISPERSÉ

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé mardi en ordre dispersé, les investisseurs paraissant hésiter avant les grands rendez-vous qui s'annoncent sur plusieurs fronts, à commencer par celui des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

À Paris, le CAC 40 a pris 0,19% à 5.848,03 points. Le Footsie britannique a cédé 0,28% et le Dax allemand a perdu 0,27%.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé pratiquement inchangé (-0,01%), le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,27% et le Stoxx 600 a abandonné 0,26%.

Si les réunions monétaires de la Réserve fédérale, mercredi, et de la Banque centrale européenne, le lendemain, ne devraient pas déboucher sur des annonces fracassantes, le marché attend tout de même la promesse des grands instituts d'émission qu'ils maintiendront leur posture très accommodante.

Du côté du commerce, les indices européens ont réduit leurs pertes après la publication d'un article du Wall Street Journal affirmant que les négociateurs des Etats-Unis et de la Chine préparaient un report du relèvement de droits de douane susceptible d'entrer en vigueur dimanche.

Interprétée dans un premier temps comme un signe positif, cette information n'a pas suffi pas à redonner durablement le sourire aux investisseurs, lassés par le flot d'annonces contradictoires sur un sujet qui pèse lourdement sur les marchés depuis un an et demi.

L'incertitude domine toujours à cinq jours de la date à laquelle Washington menace de relever les droits de douane sur quelque 156 milliards de dollars (141 milliards d'euros) de produits chinois.

Autre échéance qui se profile, les élections législatives de jeudi en Grande-Bretagne, que le Parti travailliste n'a aucune chance de remporter, selon les déclarations d'un cadre du Labour dans une discussion privée ayant fuité sur un blog politique.

VALEURS

En Bourse en Europe, la plupart des indices sectoriels ont terminé dans le rouge avec quelques exceptions, notamment pour celui de la pharmacie et de la santé, qui a pris 0,55%.

Ce dernier a été tiré par la hausse de 5,86% de Sanofi, qui a annoncé son intention de mettre fin à ses recherches sur le diabète et les maladies cardio-vasculaires dans le cadre d'un plan de réorganisation en trois grandes entités.

A la baisse, Valeo a cédé 7,41%, la plus forte baisse du Stoxx 600, au lendemain de la présentation de ses objectifs à l'horizon 2022.

A Londres, Rolls-Royce a perdu 3,31% après l'annonce de la décision de Bradley Singer, représentant de son premier actionnaire, le fonds activiste ValueAct, de démissionner de son mandat d'administrateur.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street montent timidement, les informations du Wall Street Journal ne suffisant pas à les ancrer fermement en territoire positif.

TAUX

L'hésitation du moment se reflète également dans les rendements obligataires. Le Bund allemand à 10 ans a peu varié pour finir la séance -0,3%. Du côté des Etats-Unis, le rendement des Treasuries de même échéance prend deux points de base à 1,85%, porté par un fragile optimisme sur le commerce.

CHANGES

Le marché des devises est lui aussi peu actif, les échéances des prochains jours dissuadant les cambistes de prendre des positions trop affirmées.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence, recule de 0,06% et l'euro se traite autour de 1,108 dollar.

La livre sterling se maintient pour sa part tout près de ses récents plus hauts avant le scrutin de jeudi. Le dernier sondage autorisé sur les intentions de vote est attendu pour 22h00 GMT.

PÉTROLE

Le marché pétrolier repart timidement à la hausse, partagé entre les préoccupations liées au commerce international et les retombées des décisions de l'Opep et de ses alliés sur une réduction supplémentaire de la production afin de soutenir les prix.

Le Brent prend 0,36% à 64,48 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,47% à 59,23 dollars.

A SUIVRE MERCREDI :

Les regards se tournent désormais vers la Fed, dont les annonces tomberont mercredi à 19h00 GMT, suivies une demi-heure plus tard par la conférence de presse de son président, Jerome Powell.

"Nous n'attendons aucun changement", déclare Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest. "La politique monétaire est déjà accommodante et la situation de l'économie américaine ne justifie en rien des baisses de taux supplémentaires."

La Fed devrait cependant demeurer accommodante, pour ne pas heurter Donald Trump et afin de se laisser des marges de manoeuvre en cas d'accentuation de la guerre commerciale, ajoute-t-il.

(Édité par)