Actions et dollar en hausse, le projet de fusion d'Alstom applaudi

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes progressent à mi-séance mercredi et Wall Street est attendue dans le vert, les investisseurs retrouvant de l'appétit pour les actifs risqués après un bon indicateur chinois, la confirmation par Janet Yellen de sa volonté de remonter les taux et l'annonce du rapprochement Alstom-Siemens dans le ferroviaire.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,22% à 5.280,12 points à 10h53 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,52% et à Londres, le FTSE avance de 0,26%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,35%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,53% et le Stoxx 600 de 0,33%.

Ce dernier a atteint son plus haut niveau depuis le 20 juillet, tandis que le CAC se rapproche une nouvelle fois de la barre des 5.300 points, qu'il n'a plus franchie depuis trois mois.

Le secteur bancaire mène le bal, avec une progression de 1,48% pour son indice Stoxx de référence. Ce mouvement explique en grande partie la surperformance de la Bourse de Madrid, dont l'indice Ibex 35 (+1,2%) est fortement pondéré en valeurs financières.

A l'origine de cette envolée des valeurs financières se trouve le discours prononcé mardi par Janet Yellen, dans lequel la présidente de la Réserve fédérale américaine a réaffirmé la nécessité de poursuivre le relèvement des taux d'intérêt en dépit de la faiblesse de l'inflation.

Ses propos ont pour effet une remontée des anticipations de hausse de l'objectif des "fed funds" d'ici la fin de l'année, désormais jugée probable à plus de 80% selon le baromètre FedWatch de CME Group, une hausse des rendements obligataires américains et une nouvelle poussée du dollar.

Le billet vert gagne ainsi 0,4% face à un panier de devises de référence et le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans a atteint 2,3%, au plus haut depuis huit semaines.

Dans leur sillage, les rendements de la zone euro remontent eux aussi, à 0,464% pour le dix ans allemand et 0,756% pour le français.

Janet Yellen, "pour faire simple, a confirmé les conclusions du précédent FOMC du 20 septembre", explique Stéphane Déo, responsable de la stratégie de LBPAM, évoquant "un processus qui ressemble à s'y méprendre aux hausses précédentes, où la Fed a téléguidé le marché en avance. Mais cette année est un cas d'école."

Sur le front américain, les investisseurs attendent désormais le discours que doit prononcer Donald Trump sur son projet de réforme fiscale, à 19h00 GMT selon plusieurs médias. Le sujet éclipse au moins provisoirement les préoccupations liées à la Corée du Nord.

Les contrats à terme sur les grands indices américains suggèrent des débuts en légère hausse à Wall Street.

ALSTOM ET SIEMENS EN VEDETTE

L'euro, lui, poursuit son mouvement de correction: revenu brièvement sous 1,1750 dollar, il évolue au plus bas depuis le 18 août et sa baisse approche 3% sur les trois dernières semaines, après une hausse de 15% depuis le début de l'année.

Juste derrière les banques et les assureurs (+0,9%) au palmarès des plus fortes hausses sectorielles du jour, le compartiment des matières premières (+0,9%) profite de la hausse de 24% sur un an, plus marquée qu'attendu et la plus forte depuis quatre ans, des bénéfices du secteur industriel chinois en août.

Les groupes miniers Anglo American, Antofagasta et Rio Tinto gagnent respectivement 2,1%, 1,87% et 1,49% et contribuent à la hausse du FTSE 100 à Londres.

A Paris comme à Francfort, la séance est aussi animée par la présentation des modalités du rapprochement entre Alstom et Siemens dans le ferroviaire, qui plaisent manifestement aux investisseurs.

Le titre Alstom prend 5,44%, la plus forte hausse du Stoxx 600, et Siemens gagne 1,93%. Quant à Bouygues, principal actionnaire d'Alstom, il s'adjuge 2,45%, la meilleure performance du CAC.

Toujours au chapitre des fusions-acquisitions transnationales teintées d'enjeux politiques, le groupe italien de construction navale Fincantieri gagne 1,63%. Une source gouvernementale italienne a indiqué que le groupe obtiendrait 51% du capital dans le nouvel ensemble créé par la reprise du français STX, grâce à un prêt de titres de l'Etat français.

Le marché pétrolier, lui, poursuit son repli, le Brent revenant sous 58 dollars après avoir atteint mardi, à 59,49 dollars, son plus haut niveau depuis juillet 2015. Les traders attendent à 14h30 GMT les chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers aux Etats-Unis, perturbés ces dernières semaines par les ouragans.

(Edité par Blandine Hénault)