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Action

Ségolène Royal, dont on se moque volontiers et souvent à tort, a une grande qualité : elle échappe aux clichés qui apparaissent si souvent quand on évoque des hommes ou des femmes politiques. On les dit prudents, calculateurs, pusillanimes. Royal est une fonceuse. Ils parlent la langue de bois ou la langue de guimauve ? Royal est sans détours et dérangeante dans son emploi des mots. On les dit prodigues en belles phrases et avares de réalisations. Royal a le sens du concret et choisit le plus souvent l’action, bonne ou mauvaise. On les dit coupés du peuple. Royal est l’une des rares dans le bestiaire politique qui a un sens très sûr de l’opinion populaire, quitte à bousculer le prêt-à-penser. Elle fut la première à comprendre la désuétude de l’esprit soixante-huitard dans ce qu’il a de laxiste. Elle fit en son temps un tabac avec son «ordre juste» qui promettait aux classes défavorisées une société où les repères étaient rétablis et les limites posées sans ambages. Elle est sortie de l’ENA, mais elle méprise cordialement les technocrates onctueux et toujours pressés d’ouvrir le parapluie. Ainsi la cause écologique a-t-elle trouvé une croisée culottée et activiste qui tranche avec l’habituelle componction ministérielle. Que lui manque-t-il ? Une préparation plus minutieuse dans l’improvisation, un sens un peu plus aigu du collectif, une propension plus maîtrisée pour les coups médiatiques. Personne n’est parfait. Mais à choisir, souvent ses défauts valent mieux que les qualités des autres.

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