Achats de votes à Corbeil-Essonnes: le procès prévu en octobre

Jean-Pierre Bechter et Serge Dassault - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Jean-Pierre Bechter et Serge Dassault - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le procès de sept personnes, dont l'ex-maire de Corbeil-Essonnes Jean-Pierre Bechter, soupçonnés d'achat de vote en lien avec l'ancien édile et industriel Serge Dassault, se tiendra du 5 au 22 octobre, a appris l'Agence France-Presse (AFP) ce mardi auprès du Parquet national financier (PNF).

Jean-Pierre Bechter, qui avait succédé à Serge Dassault à la mairie à la suite de l'invalidation de sa réélection en 2008, a été battu lors de l'élection municipale de juin. Il comparaîtra aux côtés de ses deux ex-adjoints, d'un comptable suisse proche de l'avionneur ainsi que de trois intermédiaires présumés.

La justice soupçonne la mise en place d'une "entreprise généralisée de corruption" dans cette commune de l'Essonne, notamment afin de convaincre les électeurs d'aller voter pour Jean-Pierre Bechter en 2009 et 2010, en échange de dons, promesses de logement, emplois ou rémunération.

Une "dérive clientéliste"

Une "dérive clientéliste, alimentée au-delà du raisonnable par la fortune colossale de Serge Dassault", écrivait le juge d'instruction Serge Tournaire dans son ordonnance de renvoi en août 2019 et alors consultée par l'AFP.

Le magistrat soulignait que l'ancien milliardaire et industriel Serge Dassault était susceptible d'être renvoyé en procès mais, étant décédé en 2018 à l'âge de 93 ans, l'action publique est éteinte à son encontre.

L'ancienne troisième fortune française, dont la carrière politique s'est achevée en 2017 avec un poste de sénateur, avait toujours nié un scénario d'achats de voix, évoquant des dons ou se présentant comme victime d'extorsions de la part d'individus qui auraient voulu profiter de sa richesse.

Sept personnes en procès

Cet automne, Jean-Pierre Bechter comparaîtra, au rythme de trois demi-journées par semaine, pour "achat de vote" et "financement illégal de campagne électorale". Les deux ex-adjoints de l'édile, Jacques Lebigre et Cristela de Oliveira, seront jugés pour "achat de vote" et "complicité de financement illégal de campagne électorale" concernant le premier, "financement illégal de campagne électorale" pour la deuxième.

Le comptable Gérard Limat a quant à lui été renvoyé pour "blanchiment de financement illégal de campagne électorale", recel de ce délit et "blanchiment de fraude fiscale". Enfin, trois intermédiaires présumés du système - Younes Bounouara, Machiré Gassama et Mounir Labidi, visé par un mandat d'arrêt - feront partie des prévenus.

Article original publié sur BFMTV.com