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Les "drogués du travail" plus à même de souffrir de dépression

Man looking depressed while sitting alone with his head in his hand on his living room sofa at home

Selon une étude publiée dans le Journal international de recherche environnementale et de santé publique, les “drogués de travail” sont plus à même d’être déprimés et de mal dormir.

Bourreaux de travail, apprenez à lever le pied ! La dépression et le manque de sommeil vous guettent. Tels sont les résultats d’une étude publiée dans le Journal international de recherche environnementale et de santé publique. Les personnes qui ont un “besoin incontrôlable de travailler sans cesse” sont deux fois plus susceptibles d’être déprimés et de souffrir de troubles du sommeil que les employés “normaux”.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont examiné les habitudes de travail de 187 travailleurs français. Ils ont constaté que les personnes sous pression étaient cinq fois plus susceptibles de développer une dépendance au travail. Elles travaillaient en moyenne sept heures de plus par semaine que les autres, même lorsque cela n’était pas nécessaire. Les employés qui étaient surchargés de travail avaient deux fois plus de risques d’être déprimés et de voir leur qualité de sommeil impactée, tandis que ceux qui étaient moins sollicités présentaient davantage de symptômes d’anxiété.

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Les femmes plus touchées que les hommes

Ils ont également constaté que les femmes avaient près de deux fois plus de risques de développer de la dépendance vis-à-vis de leur travail que les hommes. “Le risque de développer de la dépendance au travail serait particulièrement lié aux exigences professionnelles”, explique le chercheur Moterza Charkhabi de l’école supérieure d’économie en Russie. “Il faudrait donc que les responsables d’entreprise ou les ressources humaines prennent ce facteur en considération”.

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs établissent un lien entre la surcharge de travail et la dépression. En 2019, des chercheurs de l’Université de Bergen, de Yale et de la Nottingham Trent University avaient étudié les dossiers de 16.000 actifs norvégiens. Ils avaient montré que les “workaholics”, ou la contraction en anglais entre work (travail) et alcoholics (alcooliques), avaient davantage de risques de souffrir de symptômes psychiatriques tels que l’hyperactivité, l’anxiété, la dépression, ou un trouble obsessionnel-compulsif (TOC).

En pleine épidémie du Covid-19, les chercheurs s’inquiètent particulièrement de l’état de santé des personnes engagées dans la lutte de la crise sanitaire.