Accusé d’agression sexuelle, le beau-père s’en sort en plaidant le cauchemar de l’ado

Un homme accusé d'agression a prétendu que sa victime avait fait un mauvais rêve - Getty Images/Cavan Images RF

Le tribunal correctionnel de Digne, dans les Alpes-de-Hautes-Provence, a relaxé un homme accusé d’agression sexuelle sur la fille, âgée de 12 ans, de sa compagne. L’homme s’est défendu en prétendant que l’enfant avait peut-être cauchemardé les faits.

La petite Lise* a-t-elle été victime d’un second prédateur sexuel ? Pas pour la justice française. Comme le rapporte le journal La Provence, le beau-père de cette préadolescente de 12 ans, dont le prénom a été modifié par le média régional, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Digne. Il était accusé d’avoir commis des attouchements et, peut-être, une pénétration digitale sur Lise alors qu’il était dans sa chambre pour l’aider à s’endormir.

Les faits se déroulent le 21 juillet 2022, vers 22h. Lise est dans sa chambre et, comme souvent, elle appelle son beau-père pour qu’il lui fasse un câlin avant qu’elle ne s’endorme. L’homme a pas mal bu mais il s'exécute. Après un moment, l’adolescente quitte son lit et part se cacher dans les toilettes pour appeler sa mère qui dort déjà. Celle-ci racontera plus tard que sa fille était troublée par la sensation d’une caresse, voire d’une pénétration imposée avec un doigt. Sans attendre, la mère de Lise prévient les gendarmes. Même si son compagnon a toujours été parfait avec Lise, elle se méfie. Sa fille a déjà été violée par son oncle lorsqu’elle était très jeune et elle essaie aujourd’hui de se reconstruire grâce à la psychothérapie.

Le beau-père n'admet que son alcoolisme chronique

C’est précisément ce terrible épisode de la vie de Lise que l’accusé utilise pour se défendre devant le tribunal. Selon lui et sa défense, la fille de sa compagne s’est endormie et ce qu’elle pense avoir ressenti est un cauchemar en lien avec le traumatisme qu’elle a subi et son suivi psychologique. La seule chose que l’homme admet, c’est son alcoolisme chronique qui s’est traduit ce soir-là par plusieurs bières et plusieurs verres de whisky. L’enquête a prouvé cette alcoolisation mais a démontré que l’hymen de Lise était intact. Ce qui n’exclut ni l’agression sexuelle ni la pénétration digitale.

Convaincu de la culpabilité du beau-père, le substitut du procureur a demandé 3 ans de prison dont 2 assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve, obligation de soin et interdiction de contact et d’activités avec des mineurs durant 10 ans. Le tribunal a cependant estimé que les faits n’étaient pas suffisamment matérialisés. L’accusé a donc été relaxé.

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