Accusations contre l'abbé Pierre: de nouveaux signalements faits depuis une semaine

Le rapport d'enquête sur les agissements de l'abbé Pierre le laissait le présager. La plateforme mise en place par le cabinet Egaé, à l'origine du recueil des témoignages de femmes accusant le prêtre de violences sexuelles, a reçu des appels ou des mails depuis son actionnement il y a une semaine, a appris BFMTV.com confirmant les informations du groupe Ebra.

Une dizaine de personnes a appelé le numéro mis en place ou adressé un email à la plateforme dédiée au recueil de la parole d'éventuelles autres victimes de l'abbé Pierre. Ces nouveaux témoignages reçus vont être analysés par le cabinet Egaé, cabinet indépendant crée par la militante féministe Carole de Haas, qui lutte contre les violences sexuelles et sexistes et qui avait été mandaté par le mouvement Emmaüs pour réaliser cette première enquête.

Si les personnes qui ont contacté la plateforme le souhaitent, elles seront ensuite reçues en entretien et leur parole reccueillie.

Des entretiens futurs

Depuis plusieurs mois, une dizaine de personnes a été auditionnée par les membres du cabinet à la suite d'un premier témoignage, en juin 2023, mettant en cause l'abbé Pierre pour des faits d'agressions sexuelles commis dans les années 70.

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Au total, six femmes ont évoqué des attouchements au niveau de la poitrine. Une septième a parlé de propos déplacés et connotés de celui qui a été longtemps la personnalité préférée des Français. Une situation, selon les conclusions du rapport, rendu public le 17 juillet, qui était su de nombreuses personnes.

"L'expertise du groupe Egaé nous tend à penser qu'il y a sans doute d’autres personnes concernées, dans des proportions difficiles à estimer", notait le cabinet dans son rapport, qui avec Emmaüs, a mis en place cette ligne d'écoute, joignable au 01.89.96.01.53 et un mail emmaus@groupe-egae.fr.

Lors de l'enquête, menée entre 2019 et 2021, de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), "nous avons disposé d'informations établissant qu’Henri Grouès – l'abbé Pierre – avait commis des actes violant la civilité et la moralité communes, la législation pénale et les préceptes canoniques", ont indiqué quatre chercheurs, anciens membres de cette commission, dans une tribune au Monde.

"Parmi les quelque 1.200 témoignages traités par notre équipe, trois mettaient en cause l’abbé Pierre", expliquent-ils notamment. Un étant similaire à l'un de ceux reccueillis par Emmaüs.

La direction du mouvement fondé par l'abbé Pierre a assuré qu'elle ferait preuve de "transparence" à l'égard du grand public et des faits dont est accusé l'homme d'église, décédé en 2007.

Article original publié sur BFMTV.com