Accusations contre l'abbé Pierre: Emmaüs lance un appel à témoignages à d'autres victimes potentielles
Le mouvement Emmaüs aux côtés des victimes. Après la révélation, ce mercredi 17 juillet, d'accusations d'agressions sexuelles à l'encontre de l'abbé Pierre, l'association française a indiqué qu'un dispositif d'écoute et de recueil de témoignages a été déployé "pour des personnes qui auraient pu aussi être victimes de faits similaires".
"Géré par le groupe Egaé, ce dispositif permettra aux personnes qui y auront recours d'être entendues de manière anonyme si elles le souhaitent et orientées", a souligné Bruno Morel, président d'Emmaüs France, dans une vidéo diffusée sur X.
Il est possible d'écrire anonymement auprès du mail emmaus@groupes-egae.fr et d'appeler le 01.89.96.01.53.
Des faits condamnés "avec la plus grande fermeté"
L'abbé Pierre, fondateur de l'organisation et acteur majeur contre le mal-logement est accusé par sept femmes de gestes pouvant s'apparenter à des agressions sexuelles entre 1970 et 2005, a révélé le journal La Croix. Certains peuvent être qualifiés par la justice d'agressions sexuelles, d'autres de propos sexistes et de sollicitations, souligne un rapport rendu public par Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre.
"Ces faits, que nous condamnons avec la plus grande fermeté, ont concerné des femmes salariées, des volontaires et bénévoles de nos organisations membres, ou de l'entourage personnel de l'abbé Pierre. Si nous avons choisi de les rendre publics, c'est pour deux raisons. D'abord, par respect pour les victimes qui ont eu le courage de témoigner. Il était primordial pour nous de les écouter, de leur dire que nous les croyons et que nous sommes à leurs côtés. Ensuite, par souci de transparence auprès du grand public, étant donné l'attachement encore fort à la figure de l'abbé Pierre", a expliqué Bruno Morel, dans la vidéo.
Ce dernier a affirmé que le mouvement Emmaüs "combat toutes les formes de violences et entend dénoncer les actes inacceptables commis par une personne qui a joué un grand rôle dans le mouvement". Avant de conclure: "Nous le devons aux victimes. Nous le devons aussi à toutes celles et tous ceux, qui, depuis plus de 70 ans, portent les actions du mouvement au quotidien."