Accusations contre l’abbé Pierre : Lyon débaptise une place, la fresque des Lyonnais également en question
VIOLENCES SEXUELLES - Après Paris, c’est au tour de Lyon. Plusieurs municipalités ont lancé ces derniers jours un travail de remise en question sur des lieux nommés en l’honneur de l’abbé Pierre, visé par des accusations d’agressions sexuelles et de viols. La ville de Lyon, où est né l’ecclésiastique décédé en 2007, a annoncé ce jeudi 19 septembre qu’elle allait « retirer » son nom de l’espace public.
« J’ai pris la décision exceptionnelle de débaptiser la place abbé Pierre située dans le 9e arrondissement de Lyon », a déclaré à l’AFP le maire écologiste Grégory Doucet, ajoutant que la « ville est engagée dans la lutte contre toute forme de violences sexistes et sexuelles ».
Les accusations portées contre l’abbé « nous ont tous sidérés. Et particulièrement à Lyon, ville qui l’a vu naître », a déclaré le maire dans un communiqué posté sur X. Le nouveau nom de la place fera l’objet d’une « concertation avec les acteurs du quartier » et d’une décision lors d’un prochain conseil municipal.
« Mes premiers mots vont à ces femmes, tenues au silence pendant tant d’années. Leur parole doit être entendue, respectée et soutenue », a par ailleurs insisté Grégory Doucet.
J’ai pris la décision exceptionnelle de débaptiser la place Abbé Pierre située dans le 9e arrondissement de #Lyon⤵️ pic.twitter.com/ILRZNW4gc9
— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) September 19, 2024
La « fresque des Lyonnais » remise en cause
Depuis les révélations sur de multiples accusations de violences sexuelles, plusieurs collectivités ont fait part de leur volonté de débaptiser les lieux portant le nom de l’icône de la lutte contre le mal-logement. Selon un décompte de l’AFP, En France, 150 voies ou lieux-dits sont nommés abbé Pierre ou Henri-Grouès, son nom de naissance. Mardi 17 septembre, une statue le représentant a notamment été déboulonnée dans le village de Norges-la-Ville (Côte d’Or), abritant la deuxième communauté Emmaüs de France.
À Lyon, le débat se porte aussi sur la « fresque des Lyonnais », un trompe-l’œil représentant des Lyonnais célèbres, sur laquelle l’abbé Pierre se trouve. Mais appartenant à une propriété privée, toute décision d’intervention sur la fresque revient à la copropriété, et non à la municipalité.
Il est toujours présent sur la fresque des lyonnais (en bas à la porte). Jusqu’à quand? pic.twitter.com/KZQQo4P5AP
— OliverTweete 🦊 (@DeparisJulien) September 17, 2024
« La ville se tient prête à soutenir une modification du mur », a tout de même précisé le maire de Lyon. Dans le cadre de ces réflexions, la ville a par ailleurs « décidé de travailler à la création d’un comité d’histoire de Lyon » qui « aura notamment pour mission de se pencher sur les demandes de changement de dénominations et plus largement sur la mémoire dans l’espace public lyonnais », a également précisé l’édile.
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