Accusations de "blackface" à Poitiers: des policiers municipaux suspendus de leur stage

Accusations de "blackface" à Poitiers: des policiers municipaux suspendus de leur stage

Une pratique raciste qui a été sanctionnée. Des policiers municipaux ont été suspendus de leur stage de formation un mois après la publication d'une vidéo où l'on distingue l'une de ces stagiaires dansant sur la terrasse d'un restaurant de Poitiers, le visage grimé de noir, a indiqué samedi le Centre National de la Fonction Publique territoriale (CNFPT) à un correspondant de l'AFP.

Selon le restaurateur, certains participants à la soirée faisaient partie d'"une promotion de la police municipale" en formation au CNFPT à Poitiers. "Ils ont tous dit, 'il faut pas dire que c'était nous'", a déclaré Michaël Taylor jeudi sur RMC info.

Interrogée par un correspondant de l'AFP, la direction de l'établissement a condamné l'attitude des stagiaires et a indiqué avoir suspendu temporairement leur formation.

Vague d'accusations

Un courrier a en outre été adressé aux collectivités qui les emploient pendant leur stage pour les informer de ces agissements. "Il appartient par la suite aux collectivités de titulariser ou non ces fonctionnaires", a déclaré Didier Mercier-Lachapelle, directeur de la délégation Nouvelle-Aquitaine du CNFPT à la radio France bleu Poitou, ajoutant pour sa part, qu'il n'y aurait pas d'autre sanction.

Cette vidéo de quelques secondes filmée par une passante lors d'une soirée costumée d'enterrement de vie de jeune fille le 18 mai puis diffusée sur les réseaux sociaux montre une femme blanche coiffée d'une perruque afro, le visage maquillé de noir, dansant de manière stéréotypée sur la terrasse du restaurant.

Depuis sa publication, le restaurateur Michaël Taylor affirme subir sur les réseaux sociaux une vague d'accusations de racisme et de promotion du "blackface" - une pratique qui consiste à se noircir le visage afin de se moquer des personnes noires. Il dit avoir perdu "80% de son chiffre d'affaires" et recevoir injures et menaces de mort.

"Délit raciste"

Cette semaine, SOS racisme lui a apporté son soutien, son responsable local Cheikh Diaby, assurant à son propos qu'il était "une victime collatérale. "C'est la personne qui fait le 'blackface' qui a semé le trouble", déclarait jeudi Cheikh Diaby à un correspondant de l'AFP.

Le "blackface" est une "pratique constitutive d'un délit raciste" "née aux États-Unis durant la période esclavagiste", que beaucoup de restaurateurs ignorent, selon lui.

Le restaurateur qui travaille avec sa mère a indiqué avoir déposé une plainte pour menaces de mort, diffamation et cyberharcèlement.

Article original publié sur BFMTV.com