Accusés d’hostilité envers Israël, des journalistes de France 24 rappelés à l’ordre

PHOTO ALEXANDER KLEIN/AFP

L’affaire est partie d’un article publié le 6 mars dernier sur le site de l’organisation américaine Camera, qui se présente comme une vigie de la couverture médiatique du Moyen-Orient, “fondée en 1982 pour ‘répondre au biais anti-israélien du Washington Postlors de l’invasion du Liban par Israël”, rapporte le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.

Dans cet article intitulé “Les divas antisémites des médias sociaux de France 24 arabe”, Camera a exhumé des messages – présentés sous forme de captures d’écran, et certains remontants à 2011 – de quatre journalistes de la rédaction arabophone de la chaîne publique française.

Laila Odeh, correspondante palestinienne à Jérusalem, y est accusée de “constamment glorifier les terroristes” palestiniens. Dina Abi Saad, correspondante à Genève, est pointée du doigt pour y avoir “célébré” les attaques palestiniennes sur Israël en 2021. Joëlle Maroun, ex-correspondante de la chaîne au Liban, est accusée, entre autres, d’avoir repris en 2013 sur Twitter “une boutade antisémite évoquant Hitler”. Et Sharif Bibi est incriminé pour avoir prôné l’“annihilation” d’Israël dans un tweet posté en 2011, résume le journal francophone.

Au lendemain de la publication de cet article, et d’une lettre ouverte sur ce sujet du Centre Simon Wiesenthal adressée à la chaîne, dans laquelle il dénonce l’“antisémitisme” de ces journalistes, France 24 a d’abord décidé à titre conservatoire de les dispenser d’activité dans l’attente des résultats d’un audit interne lancé par la direction.

Le couperet est tombé ce mercredi 15 mars. La chaîne a annoncé qu’elle mettait fin à sa collaboration avec Joëlle Maroun, qui travaillait pour France 24 en tant qu’employée par une société de production externe, et qu’elle allait déposer plainte contre elle. Les trois autres salariés ont écopé d’un “rappel à l’ordre”.

Cette affaire, rappelle L’Orient-Le Jour, fait écho à des accusations similaires lancées l’année dernière “par différents think tanks pro-israéliens” contre des journalistes arabes de la Deutsche Welle, dont la chaîne allemande a fini par se séparer.

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