Accusé d'agressions sexuelles et de viol, Nicolas Hulot "quitte définitivement la vie publique"

Nicolas Hulot le 24 novembre 2021 - BFMTV
Nicolas Hulot le 24 novembre 2021 - BFMTV

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Confronté à plusieurs témoignages de femmes qui l'accusent d'agressions sexuelles dans une enquête qui n'a pas encore été diffusée par Envoyé spécial, Nicolas Hulot annonce son retrait de la vie publique.

"Je quitte définitivement la vie publique, parce que je suis écœuré. Désormais, je vis pour mes amis, ma famille. Je quitte mon engagement, je ne m’exprimerai plus", a avancé l'ancien ministre de la Transition écologique et solidaire au micro de Bruce Toussaint.

"Je vais quitter la présidence de la fondation qui est l’œuvre de ma vie pour protéger mes équipes de la salissure", a encore expliqué le président d'honneur de la Fondation Nicolas Hulot, qu'il a créé en 1990.

Une plainte pour viol déposée en 2008

L'ancien animateur télévisé avait déjà été accusé de viol sur Pascale Mitterrand, la petite-fille de l'ancien président de la République. Une plainte pour viol à l'encontre de Nicolas Hulot a été déposée en 2008, concernant des faits remontant à l’été 1997, révélait l'hebdomadaire Ebdo (depuis disparu) en février 2018. En plein sillage de l'affaire Weinstein, des mouvements #Metoo et #Balancetonporc, la révélation de cette affaire vieille de dix ans fait alors grand bruit.

Entendu par les gendarmes de Saint-Malo en 2008, l'animateur de télévision avait nié en bloc, évoquant une relation consentie. L'affaire n'avait pas donné lieu à des poursuites judiciaires.

"Les faits dénoncés, qui en tout état de cause n'apparaissent pas établis, font l'objet d'un classement sans suite en raison de la prescription", avait estimé le procureur dans un courrier adressé à l'écologiste, rapporte Le Point.

Après l'article d'Ebdo, le ministre avait déposé une plainte pour diffamation, retirée quelques mois plus tard.

Démission du gouvernement

Pendant cet épisode, Emmanuel Macron avait demandé à son ministre de "tenir" face aux accusations d’agression sexuelle qu'il dément fermement. Le gouvernement avait fait plus largement bloc derrière lui. "Je partage sa douleur, le coup de poing qu'il s'est pris dans le ventre", déclarait ainsi Sébastien Lecornu, à l'époque secrétaire d'État à la Transition écologique. Édouard Philippe lui avait également adressé un "message de soutien".

Ebdo faisait également état de rumeurs de harcèlement sexuel sur une ancienne collaboratrice de la Fondation Nicolas Hulot. La supposée victime dément à l'époque auprès du Point, tout comme le ministre.

Ce dernier annonce finalement en août 2018 sur France Inter sa démission de son poste de ministre, à la surprise générale, sans lien avec ces accusations. "Je ne veux plus me mentir", annonce alors le politique qui justifie son départ par le fait qu'il a le sentiment que l'écologie n'est pas une priorité du gouvernement.

Article original publié sur BFMTV.com