SABMiller accepte une offre de 68 milliards de livres d'AB InBev

Après avoir essuyé quatre refus du deuxième brasseur mondial, la cinquième fois aura apparemment été la bonne pour Anheuser-Busch InBev qui a finalement séduit SABMiller en lui faisant une offre de 68 milliards de livres (92 milliards d'euros). /Photo d'archives/REUTERS/Jan Van De Vel

par Philip Blenkinsop et Kate Holton

LONDRES (Reuters) - La cinquième fois aura apparemment été la bonne pour Anheuser-Busch InBev qui a finalement séduit SABMiller en lui faisant une offre de 68 milliards de livres (92 milliards d'euros)

Après avoir essuyé quatre refus du deuxième brasseur mondial, le numéro un du secteur a convenu d'un prix d'achat de 44 livres (59,45 euros) en numéraire par action, proposition assortie d'une alternative partiellement en titres, comportant une décote et ne concernant que 41% du capital de SABMiller.

L'offre dépasse une précédente proposition datant de lundi et qui était de 43,50 livres en cash par action.

SABMiller a dit qu'il avait laissé entendre à AB InBev que son conseil d'administration était disposé à accepter l'offre et dit qu'il avait sollicité une prolongation de deux semaines au 28 octobre du délai imparti à son concurrent pour annoncer une offre ferme et définitive.

AB InBev a également convenu de verser à SABMiller une indemnité de rupture de trois milliards de dollars si la transaction capotait pour des raisons réglementaires ou si ses propres actionnaires la rejetaient.

L'alternative partiellement en titres est destinée aux deux principaux actionnaires de SABMiller, le cigarettier Altria et la holding BevCo de la famille colombienne Santo Domingo, qui ensemble détiennent 40,5% du capital du brasseur britannique.

La valorisation de 68 milliards de livres de l'offre suppose que tous deux acceptent l'alternative et que tous les autres actionnaires prennent le cash.

L'opération figurerait parmi les cinq plus grandes fusions mondiales et représenterait la plus grosse OPA jamais lancée sur une société britannique.

La nouvelle entité revendiquerait près du tiers de la production de bière mondiale, regroupant les marques Budweiser, Stella Artois et Corona d'AB InBev et Peroni, Grolsch et Pilsner Urquell de SABMiller.

AB InBev gagnerait de nouvelles brasseries en Amérique latine et en Asie et surtout ferait son entrée en Afrique.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)