Accor devient sponsor du PSG, résultats 2018 en nette hausse

par Dominique Vidalon et Jean-Michel Belot

Paris (Reuters) - AccorHotels a annoncé jeudi le lancement d'un nouveau programme de fidélisation de ses clients censé lui permettre de dépasser son objectif opérationnel actuel en 2022 après avoir enregistré en 2018 des résultats annuels en nette hausse, portés par la bonne tenue de la plupart de ses marchés et une solide dynamique touristique en France, malgré les "Gilets jaunes".

Le numéro un européen de l'hôtellerie, qui compte plus d'une trentaine de marques dont Ibis, Mercure, Sofitel, Raffles ou Mövenpick, lance le programme de fidélisation "All" (Accor Live Limitless), qui se traduit par la signature de plusieurs partenariats globaux, avec notamment AEG, IMG, et le club de football du Paris Saint Germain, dont All deviendra le sponsor maillot à partir de la saison prochaine.

Grand fan de football, le PDG d'Accor, Sébastien Bazin, a été président du PSG en 2009, lorsqu'il présidait le fonds d'investissement Colony Capital.

Accor investira 225 millions dans ce programme "All", qui doit permettre de générer à moyen terme 75 millions d’euros par an d’excédent brut d'exploitation (EBE) supplémentaire. Ces dépenses exceptionnelles pèseront à hauteur de 55 millions en 2019 et de 45 millions en 2020.

A 9h09, le titre Accor cédait 2,37% à 39,11 euros, enregistrant toutefois une hausse de près de 6% depuis le début de l'année, après un recul de 14% en 2018.

A ces niveaux de cours, ses multiples de valorisation ressortent à 22,5 fois les bénéfices estimés pour 2020, contre 19,6 pour Marriott et 17,6 pour Intercontinental.

FORTE HAUSSE DES REVENUS À PARIS, MALGRÉ LES GILETS JAUNES

Le groupe compte atteindre l’équilibre sur cet investissement en 2021 et générer un surplus d’EBE de l’ordre de 60 millions d’euros dès 2022. Il devrait ainsi excéder son objectif actuel d’EBE de 1,2 milliard en 2022, qui avait été présenté en novembre dernier.

En 2018, l'EBE, en hausse de 8% à données comparables, a atteint 712 millions d'euros, un chiffre conforme aux 700 à 720 millions anticipés par le groupe en octobre 2018, sur la base d'une croissance organique de 8,8% de son activité.

Son revenu par chambre disponible (RevPar), principale mesure d'activité du secteur, qui ne prend pas en compte notamment les effets des rénovations, a quant à lui progressé de 5,6%. En France, cet indicateur a augmenté de 6,9% et même de 12,2% à Paris, en dépit du mouvement des Gilets jaunes.

La cession de 65% du capital d’AccorInvest, qui regroupe les murs des hôtels, a permis au groupe d’enregistrer une plus-value de 2,4 milliards d’euros, aboutissant à un résultat net part du groupe de 2,233 milliards.

Cette cession des murs, pour un montant total de 4,4 milliards d'euros, lui a permis d'aligner son modèle sur celui "asset light" de ses grands concurrents Marriott et Intercontinental.

AccorHotels a aussi effectué une série d'acquisitions transformantes comme celle des prestigieux hôtels Fairmont, Raffles et Swissôtel, qui lui ont apporté une importante exposition au secteur du luxe.

Présentés initialement comme de nouveaux relais de croissance, les résultats des nouveaux métiers de la conciergerie (John Paul) et des sites de locations de luxe (Onefinestay) ne sont toutefois pas encore au rendez-vous.

(Avec la contribution de Pascale Denis, édité par Bertrand Boucey)