Absence de LFI, LR et PS aux rencontres de Saint-Denis: l'Élysée assure que les "portes" restent "ouvertes"
"Je ne serai pas présent à Saint-Denis": Éric Ciotti s'est justifié dans un entretien au journal Le Figaro, en fustigeant notamment "une énième démarche de communication", dont il refuse d'être "l'alibi".
Après avoir participé à la première rencontre fin août, le président de LR avait jusqu'alors laissé entendre qu'il renouvellerait l'expérience: "Plutôt oui", répondait-il encore la semaine dernière sur sa participation, en faisant valoir que "par principe, je ne suis pas hostile au débat".
Des invités de moins en moins nombreux
Mais, met-il désormais en avant, "l'absence du président de la République dimanche à la manifestation contre l'antisémitisme a fini de (le) convaincre de ne pas y participer".
À quoi peut ressembler cette nouvelle "rencontre", dont la table rétrécit au gré des défections, entamées par Olivier Faure (Parti socialiste), qui a été suivi par Manuel Bompard (La France insoumise)? Parmi les oppositions, seuls Jordan Bardella pour le Rassemblement national, Fabien Roussel pour le PCF et Marine Tondelier pour EELV ont annoncé leur venue. Cette dernière a confirmé mardi à l'AFP sa participation, plaidant "pour que la justice environnementale et la justice sociale soient au coeur des discussions".
Un deuxième round sur le référendum et la situation internationale
Le rendez-vous, désormais promis à se tenir en catimini, s'annonce déjà plombé. Les portes "resteront ouvertes" jusqu'au bout, a fait savoir l'Élysée en réaction aux "non".
Mais le coup d'éclat de l'édition inaugurale du 30 août, lorsque l'ensemble des chefs de partis représentés au Parlement avaient consenti à se rendre à la Maison de l'éducation de la Légion d'honneur, à deux pas de la basilique où reposent les rois de France, semble lointain.
Le deuxième round prévu vendredi se voulait pourtant consensuel: dans son invitation envoyée la semaine dernière, le président de la République appelait à "dépasser les clivages dans l'intérêt du pays", soulignant que les "réflexions sur les pistes d'évolution du référendum devront également être poursuivies".
Ciotti veut à nouveau jouer la carte de l'opposition
Mardi, l'Élysée a en outre souligné que la réunion doit permettre de faire "un point sur la situation internationale, notamment au Proche-Orient, dont les conséquences se sont traduites en France par une augmentation des actes antisémites".
Plus encore que celle de LFI et du PS, la fin de non-recevoir d'Éric Ciotti apparaît dès lors audacieuse: le patron de LR réclame depuis le printemps un référendum sur l'immigration. C'est que le parti de droite se cherche une position sur le projet de loi immigration, tiraillé entre les tenants d'une ligne "constructive" au Séna et les partisans de la rupture. Hasard ou coïncidence, le revirement d'Éric Ciotti, qui a surpris jusque dans ses propres rangs, est intervenu au moment-même où se tenait une réunion du groupe LR à l'Assemblée nationale, en présence du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez. Une première depuis juin 2022 et pour certains, une reprise en main de la ligne LR et d'une farouche opposition à Emmanuel Macron.