Abrogation de la réforme des retraites: le vote n'a pas eu lieu, la gauche dénonce "l'obstruction" des macronistes

Il est minuit ce vendredi 29 novembre, et les macronistes peuvent crier victoire: le texte d'abrogation de la réforme des retraites à 64 ans défendu par La France insoumise et les élus du Nouveau Front populaire ne sera pas adopté. Comme le prévoit le règlement de l'Assemblée nationale, les débats de la niche parlementaire LFI ont pris fin. La proposition de loi ne sera donc pas soumise aux votes des députés.

Pour empêcher la tenue du scrutin, les macronistes ont utilisé une technique aussi vieille que l'Assemblée nationale - et déjà utilisée par la gauche dans le passé: l'obstruction parlementaire. Les élus du "socle commun" ont déposé des centaines d'amendements pour retarder au maximum le vote.

Victoire symbolique pour LFI dans l'après-midi

"La macronie est finie et (...) le premier vote pour abroger réellement la réforme de la retraite à 64 ans, il est mercredi prochain, lors de la censure qui permettra à la fois de faire tomber le gouvernement Barnier mais aussi de défaire cette retraite à 64 ans dont personne ne veut", a réagi auprès de la presse la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, à l'issue des débats.

En fin d'après-midi, les partisans de l'abrogation ont tout de même remporté une victoire symbolique: ils ont repoussé par 241 voix contre 100 des amendements par lesquels leurs collègues du "socle" gouvernemental voulaient vider le texte de sa substance.

Cette "défaite cinglante pour le camp présidentiel" prouve qu'"il y a une majorité à l'Assemblée et dans le pays pour l'abrogation", s'est félicitée la députée LFI Clémence Guetté.

La tension est montée crescendo dans l'hémicycle tout au long de la journée, avec en point d'orgue vers 22 heures un incident provoqué par le député MoDem Nicolas Turquois. Le président du groupe MoDem Marc Fesneau est intervenu, ainsi que des huissiers, avant que Nicolas Turquois ne quitte l'hémicycle.

Les députés de gauche n'ont eu de cesse de dénoncer l'obstruction du camp macroniste, fustigeant un "sabotage indigne" ou des "méthode de voyous". Et ils ont juré de prendre leur revanche mercredi, en faisant tomber le gouvernement... si le RN le décide.

Article original publié sur BFMTV.com