Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste fiché S depuis plusieurs années

Le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui arrêté par la police en décembre 2012 après une manifestation pro-Palestine illégale. 
Le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui arrêté par la police en décembre 2012 après une manifestation pro-Palestine illégale.

Harangueur charismatique et sulfureux, Abdelhakim Sefrioui, en garde à vue depuis samedi dans le cadre de l'enquête ouverte sur l'assassinat de Samuel Paty, sillonne depuis plus de 15 ans la région parisienne, organisant manifestations, prières de rue et actions devant des lycées. De Saint-Ouen, où il milite déjà contre une proviseure, à Drancy, en passant par les Ulis, il a, avec différents collectifs, déstabilisé « des collectivités, des mairies, des élus pour les pousser à prendre des décisions concernant l'islam ou le problème israélo-palestinien », raconte Noam Anouar, délégué syndical Vigi (classé à gauche) et ancien policier du renseignement à la préfecture de police de Paris.

Opposant de la première heure à la loi sur la laïcité

Né en 1959 à Fès, franco-marocain, marié à une Française convertie et père de deux enfants, selon plusieurs interlocuteurs, Abdelhakim Sefrioui apparaît dans les médias au début des années 2000, alors que la France s'apprête à adopter la loi controversée sur le port de signes religieux à l'école. Alors libraire rue Jean-Pierre-Timbaud, artère parisienne parsemée de magasins de livres ou d'habits islamiques, il est interrogé par l'Agence France-Presse à la veille de manifestations contre la loi. Ce texte ? qui sera adopté au printemps 2004 ? « a rendu flagrante une fissure » entre les musulmans et les autres, dit-il alors, revendiquant le droit à manifester. « Les chrétiens, les juifs, les homosexuels auraient le droit de mani [...] Lire la suite