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Abdelaziz Bouteflika, un accro du pouvoir finalement chassé par la rue

Décédé à 84 ans le 17 septembre, Abdelaziz Bouteflika avait dû démissionner face à l'opposition de la rue à une tentative de 5e mandat présidentiel. 
Décédé à 84 ans le 17 septembre, Abdelaziz Bouteflika avait dû démissionner face à l'opposition de la rue à une tentative de 5e mandat présidentiel.

Jamais un président algérien n?aura régné aussi longtemps. Mais Abdelaziz Bouteflika, décédé vendredi à l?âge de 84 ans, restera comme le seul dirigeant de l?Algérie indépendante qui, agrippé au pouvoir malgré la maladie, en aura été chassé par la rue. Plus de 35 ans après son premier poste ministériel, Bouteflika accède à la tête de l?Algérie en 1999, auréolé d?une image de sauveur dans un pays déchiré par une guerre civile. Vingt ans après, il en est chassé sans égards par l?armée, pilier du régime, sous la pression d?un mouvement (hirak) de contestation inédit. Sommé de quitter le pouvoir par l?état-major, « Boutef », comme l?appellent familièrement ses compatriotes, jette l?éponge le 2 avril 2019, après une improbable tentative de briguer un cinquième mandat malgré l?attaque cérébrale qui l?avait cloué sur un fauteuil roulant, quasi inerte, six ans plus tôt.

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L?humiliation de trop

Cette candidature a été perçue comme l?humiliation de trop par des millions d?Algériens, souvent jeunes et décrits à tort comme résignés. Élu pour la première fois en 1999, constamment réélu au premier tour avec plus de 80 % des voix en 2004, 2009 et 2014, ce cinquième mandat semblait acquis aux yeux du régime. Mais six semaines de mobilisation massive du hirak, du jamais-vu en Algérie, poussent le patron de l?armée, le général Ahmed Gaid Salah, un de ses fidèles, à obtenir sa démission. Jusqu?au bout, Abdelazi [...] Lire la suite