Abbé Pierre: François Ozon, réalisateur de "Grâce à Dieu", dénonce "un vieux grand-père indigne"
Le réalisateur, qui a dénoncé dans un film les agissements du père Preynat, s'est indigné face aux abus sexuels dont l'abbé Pierre a été accusé ces derniers mois.
François Ozon, réalisateur de Grâce à Dieu, film qui retrace l'affaire Preynat, aumônier condamné pour avoir agressé sexuellement des enfants entre 1972 et 1991, s'est indigné face aux abus sexuels dont l'abbé Pierre a été accusé ces derniers mois.
"Voilà un vieux grand-père indigne... Heureusement que le pape ne l'a pas sanctifié", a déclaré le réalisateur dans les colonnes de La Tribune dimanche. Le cinéaste, qui sort mercredi prochain son nouveau film Quand vient l'automne, a ajouté:
"Je connais bien le monde de l'Église donc je n'ai pas été surpris par ces révélations, mais je l'ai plutôt été par le silence de tous ces gens 'qui savaient' au sein de l'Église: même le pape était au courant."
Pour le réalisateur, cette affaire témoigne selon lui "de la complexité de l'être humain: dans sa vie, l'abbé Pierre a aussi créé des choses extrêmement positives..."
Et de conclure: "C'est cette balance entre les deux qui est très perturbante, à laquelle s'ajoute l'hypocrisie de l'Église et de ses gens de pouvoir, qui affichent un message de paix et d'amour, mais qui ne suivent pas les préceptes qu'ils inculquent aux autres."
Une vingtaine d'accusations
La production et l'équipe artistique du film L'abbé Pierre: Une vie de combats, biopic sorti fin 2023 avec Benjamin Lavernhe dans le rôle-titre, ont condamné quant à eux mi-septembre les "crimes" commis par le religieux.
"Ces crimes, qui éclairent d'un jour totalement nouveau le destin de l'abbé Pierre, nous étaient évidemment inconnus au moment où nous avons réalisé ce film, comme ils étaient inconnus des Français", avaient-ils fait savoir.
L'abbé Pierre, mort en 2007, est accusé par une vingtaine de femmes, parfois mineures à l'époque, de violences sexuelles pouvant pour certaines relever du viol.