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Abayas à l’école : « Il va falloir soutenir nos chefs d’établissement »

« Sorties de leur établissement, nombre de jeunes filles admettent porter l'abaya pour motif religieux », assure Pierre-Henri Tavoillot.  - Credit:XOSE BOUZAS / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
« Sorties de leur établissement, nombre de jeunes filles admettent porter l'abaya pour motif religieux », assure Pierre-Henri Tavoillot. - Credit:XOSE BOUZAS / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

En dépit de la loi sur l'interdiction des signes religieux à l'école, les élèves sont de plus en plus nombreuses à franchir les portes des établissements scolaires vêtues d'abayas, des robes longues et amples assimilées à une tenue religieuse musulmane. Ces jeunes filles, jouant sur l'ambiguïté d'un vêtement qu'elles présentent comme culturel, laissent parfois démunis les chefs d'établissement.

Face à ce phénomène, le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, s'entretenait ce 6 juin, avec les recteurs d'académie, les invitant à plus de « fermeté » contre ces atteintes à la laïcité. Pierre-Henri Tavoillot, professeur de philosophie politique à la Sorbonne et responsable d'un diplôme « Référents laïcité » destiné aux institutions et aux entreprises, revient, pour Le Point, sur les erreurs commises par l'Institution et l'urgence à accompagner des chefs d'établissement « en première ligne ».

Le Point : Comment expliquer qu'en dépit de la loi de 2004 sur l'interdiction des signes religieux à l'école, les abayas se multiplient dans les établissements scolaires ?

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 Pierre-Henri Tavoillot Pierre-Henri Tavoillot : Nous n'avons pas réagi assez vite ni assez fermement. Les premières abayas apparaissent dans les établissements scolaires il y a plus d'un an et le ministère de l'Éducation nationale – en dépit d'un rapport émis par le Conseil des sages de la laïcité – ne s'empare du sujet qu'en fin d'année. Or, c'est classique : le retard amplifie les problèmes. Aussi [...] Lire la suite