Abayas à l'école: les élèves peuvent-ils contourner l'interdiction?
Pourraient-elles contourner l'interdiction? Lundi 4 septembre, les écoliers, collégiens et lycéens français retrouveront le chemin de l'école. Mais pour certaines collégiennes ou lycéennes, il faudra revoir sa garde-robe.
Pour cause, le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, a décrété l'interdiction de l'abaya. Un vêtement jugé comme marqueur d'une identité religieuse par le gouvernement. "J'ai pu mesurer combien l’absence de directive claire s’agissant de l’abaya et du qamis, tenues ne respectant pas la loi de 2004, vous plaçait dans une situation difficile sur le terrain", écrit le ministre dans une lettre adressée aux chefs d'établissement à la veille de la rentrée scolaire.
Mais pas simple pour les responsables de ces collèges et lycées de départager parfois une robe longue du vêtement visé par Gabriel Attal. Sur les réseaux sociaux, quelques personnes présentent ce qu'ils estiment être une manière de contourner l'interdiction. Ils transforment tantôt le vêtement en kimono japonais, tantôt remplacent l'abaya par une robe longue et ample d'une marque grand public.
"Astuces pour les soeurs! (...) Vous mettez un vêtement à deux-pièces, vous mettez un bas ample, et un bas assez ample, et voilà!", suggère par exemple un internaute.
Un autre message partagé sur Twitter demande aux élèves musulmanes françaises de venir "massivement" avec leurs vêtements pudiques le 4 septembre.
"Dialoguer, faire de la pédagogie"
Les élèves qui décideraient de porter leur abaya le jour de la rentrée ne seront pas immédiatement renvoyées chez elle, comme l'a clarifié l'Éducation nationale à quelques jours de la rentrée. Les élèves seront bien "accueillies" par les établissements scolaires.
Mais une menace de procédure disciplinaire plane tout de même sur les élèves récalcitrantes. Sur la base de la loi du 15 mars 2004, la note du ministère précise que "à l'issue d'un dialogue avec l'élève, si ce dernier refuse d'y renoncer au sein de l'établissement scolaire ou durant les activités scolaires, une procédure disciplinaire devra être engagée".
Les encadrants seront amenés à "dialoguer, faire de la pédagogie", comme l'a explicité Gabriel Attal. Mais si la situation persiste, comme le permet la loi de 2004 prohibant le port de toute "tenue par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse", l'élève s'expose à une procédure disciplinaire. Celle-ci peut aboutir sur une exclusion.