"Il est abattu": l'avocate de Dominique Pelicot réagit aux 20 ans de prison requis contre son client

L'avocate de Dominique Pelicot, Me Béatrice Zavarro, a réagi aux réquisitions du parquet, a assuré que son client était "abattu", au micro de BFMTV, devant la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon.

"Je crois qu'il n'est jamais très simple pour un homme de s'entendre dire qu'on réclame à son encontre une peine de 20 années d'emprisonnement", a déclaré l'avocate.

"Nous savions immanquablement que les réquisitions seraient au maximum de la peine encourue", a-t-il malgré tout précisé.

Le ministère public a requis ce lundi 25 novembre la peine maximale, soit 20 ans de réclusion criminelle, contre Dominique Pelicot pour ses "agissements abjects", c'est-à-dire avoir, pendant une décennie, drogué, violé et fait violer sa femme Gisèle Pelicot par des dizaines d'hommes recrutés sur Internet.

"Pas de surprise"

"Pas de surprise sur les motivations de ces réquisitions qui laissent entendre que Dominique Pelicot reste le grand organisateur de tout ça, reste le dénominateur commun, reste l'élément primordial de cette prévention", assure son avocate.

"Il y a un peu plus de surprise sur les motivations des réquisitions où j'ai l'impression que les réquisitions du parquet décident de s'éloigner un tout petit peu de la personnalité de Dominique Pelicot qui, à mon sens, peut expliquer certaines choses", juge Me Béatrice Zavarro.

Dominique Pelicot, 71 ans, n'a jamais caché sa responsabilité. Mi-septembre, il s'était lui-même qualifié de "violeur" pendant le procès. "Je suis coupable de ce que j'ai fait (...) J'ai tout gâché, j'ai tout perdu. Je dois payer", avait-il affirmé devant la cour.

Le verdict attendu fin décembre

Me Béatrice Zavarro rappelle qu'après les réquisitions, la défense de Dominique Pelicot pourra s'exprimer, avant que le verdict ne soit rendu.

"Ça sera aussi un moment très important et qui nous permettra peut-être d'appréhender les choses d'une autre façon que celle que l'accusation a bien voulu l'appréhender", a-t-elle dit.

"J'aimerais apporter une autre lumière (sur cette affaire) et m'éloigner un peu de ce que l'accusation a donné de Dominique Pelicot de plus sombre du côté de sa personnalité et lui redonner un caractère humain qui me semble avoir été un peu oublié", a déclaré Me Béatrice Zavarro.

Pendant dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020, le septuagénaire avait assommé sa femme d'anxiolytiques pour ensuite la violer et la livrer, à leur domicile conjugal de Mazan, dans le Vaucluse, à des dizaines d'hommes, aujourd'hui âgés de 26 à 74 ans, qu'il avait recrutés via le site Coco.fr, aujourd'hui interdit.

Ces 50 coaccusés sont poursuivis pour la plupart pour viols aggravés, des faits pour lesquels ils encourent également 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict de ce procès emblématique des violences sexuelles et de la soumission chimique est attendu au plus tard le 20 décembre.

Article original publié sur BFMTV.com