A69: nouvelle évacuation d'opposants, 4 interpellations
Les forces de l'ordre ont délogé et interpellé jeudi quatre opposants à l'autoroute A69 Toulouse-Castres qui occupaient le toit d'une maison située sur la dernière Zone à défendre (ZAD) du tracé, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les gendarmes sont montés sur le toit de cette bâtisse depuis un amas de terre mis en place contre un de ses murs depuis plusieurs jours, avant que quatre membres de la Cnamo (Cellule nationale d'appui à la mobilité), une unité spécialisée, n'intervienne en passant par l'intérieur de la maison, à Verfeil, en Haute-Garonne.
Vers 19H00, les gendarmes étaient parvenus à détacher les quatre militants se trouvant encore attachés à la charpente du toit -qui se désignent sous le nom de "chauves-souris"- et à les descendre à l'aide de cordes manipulées par des membres de la Cnamo.
Ces quatre personnes ont été interpellées et sont en garde à vue, a précisé à l'AFP le colonel Stéphane Dallongeville qui commande les opérations sur place.
"L'ambiance est relativement calme, il n'y a pas de violence", a indiqué l'officier.
Six autres personnes se trouvent encore dans des arbres à proximité de la maison, selon les zadistes et la gendarmerie.
"On tient depuis onze jours, c'est une guerre d'usure qui a été mise en place par la gendarmerie", a indiqué à l'AFP un opposant souhaitant garder l'anonymat, regardant l'opération en cours.
Durant cette opération qui, si elle est menée à son terme, supprimera le dernier lieu de mobilisation empêchant le chantier de l'A69 de se poursuivre, une vingtaine d'opposants environ se tenaient à la lisière du terrain.
Ils encourageaient "écureuils" et "chauve-souris" -notamment en leur criant "on vous aime"- ou tenaient des propos moqueurs à l'égard des gendarmes tentant de détacher les opposants sur le toit.
La future A69, une portion d'autoroute de 53 km entre Toulouse et Castres, a pour objectif de désenclaver le sud du Tarn. Sa construction est soutenue par nombre d'élus du département et la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga.
De leur côté, des collectifs et mouvements écologistes dénoncent la destruction de zones humides, terres agricoles, arbres, écosystèmes et nappes phréatiques, et soulignent que l'actuelle route nationale est loin d'être saturée.
Depuis plusieurs mois, le chantier fait l'objet d'une vive contestation avec d'importants rassemblements où les opposants se heurtent aux forces de l'ordre.
Mercredi, la LDH de Toulouse a critiqué les méthodes employées par ces dernières à Verfeil, déplorant notamment le blocage d’approvisionnement des militants.
"Cette gestion de siège et d'attrition a des effets désastreux à court terme sur les corps (avec risque de mort pour les écureuils) et à long terme sur la santé psychique", écrit-elle notamment dans un document élaboré à partir de dizaines de témoignages d'opposants et d'observations sur place.
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