A69 Castres-Toulouse : la destruction de cette maison brise l’ultime rempart à la construction de l’autoroute
Cette maison était l’ultime abri de la « ZAD » dite du Verger, la dernière encore occupée par des opposants à l’A69, à Verfeil, près de Toulouse.
C’était LE lieu empêchant le chantier de l’A69 de se poursuivre. La maison de la dernière « zone à défendre » située sur le tracé de la future autoroute A69 reliant Castres à Toulouse est en cours de démolition, ce vendredi 27 septembre, après l’évacuation de deux opposants par les gendarmes.
Autoroute A69 : face aux pouvoirs publics, ces scientifiques se battent pour une alternative
« Depuis ce matin 8 heures, nous sommes installés sur le site du Verger. Suite à une intervention des gendarmes, les deux dernières “chauves-souris” (occupants de la maison, ndlr), comme elles se nomment, sont descendues et ont été mises en garde à vue », a expliqué le colonel Stéphane Dallongeville, chef des opérations sur place, à Verfeil, en Haute-Garonne.
Comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous, le toit de la maison, située sur la ZAD dite du Verger, près de Toulouse, a été démoli. Des ouvriers du concessionnaire de l’autoroute, Atosca, ont utilisé une pelleteuse, mais ont aussi parfois retiré les tuiles une par une. Un chantier réalisé sous la surveillance des gendarmes.
Autoroute #A69 : les occupants de la dernière maison présente sur le tracé ont été évacués. Quelques écureuils restent encore perchés dans les arbres alors que la démolition de la toiture commence. Gendarmes, CRS et CNAMO sont sur place ainsi que quelques soutiens des zadistes. pic.twitter.com/78gMHDbrvu
— Paul Halbedel (@Paul_Halbedel) September 27, 2024
Une locataire chassée et des manifestants sans toit
Au moins une dizaine de camions de CRS étaient présents sur ce terrain de 8 000 m2 vendredi, en soutien de la gendarmerie pour cette opération hautement sensible et symbolique.
Et pour cause. Si cette destruction est menée à son terme, elle supprimera le dernier lieu de mobilisation empêchant le chantier de l’A69 de se poursuivre.
D’autant que cette habitation était aussi un abri pour dormir pour les zadistes. « On a froid et on n’a plus de quoi dormir au sec. Ils ont détruit les maisons alors qu’ils avaient dit qu’ils ne les toucheraient pas », criaient d’ailleurs des opposants à cette démolition.
#ZAD de l'autoroute #A69 à #Verfeil : "On a froid et on n'a plus de quoi dormir au sec. Ils ont détruit les maisons alors qu'ils avaient dit qu'ils ne les toucheraient pas" crient les écureuils depuis les arbres alors que la nacelle de la CNAMO s'est repliée derrière la maison. pic.twitter.com/fvIbJdP8Cv
— Paul Halbedel (@Paul_Halbedel) September 27, 2024
Cette maison était aussi l’incarnation du combat d’une famille, qui l’habitait depuis plus de dix ans. Rachetée par Atosca, la locataire de cette maison, Alexandra, avait entamé un bras de fer avec la société d’autoroute et refusait de quitter son domicile sans solution de relogement satisfaisante, comme le relatait France Culture. Il y a une semaine elle avait fini par accepter, non sans regret, un relogement en HLM avec son compagnon et son fils.
Les « écureuils » délogés
En marge de cette démolition, les gendarmes ont aussi lancé une intervention dans les arbres où sont encore perchés cinq militants, dits « écureuils », selon les zadistes et la gendarmerie. Un des manifestants est descendu volontairement, a précisé le colonel Dallongeville.
Les gendarmes de la Cnamo, une unité spécialisée dans l’évacuation de manifestants accrochés ou entravés, ont tendu une bâche de sécurité pour prévenir d’éventuelles chutes au pied d’un des derniers arbres pas encore abattus, et déployé une nacelle leur permettant de s’approcher des derniers « écureuils ».
La future A69, une portion d’autoroute de 53 km entre Toulouse et Castres, a pour objectif de désenclaver le sud du Tarn. Sa construction est soutenue par nombre d’élus du département et la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga. De leur côté, des scientifiques et mouvements écologistes dénoncent la destruction de zones humides, terres agricoles, arbres, écosystèmes et nappes phréatiques, et soulignent que l’actuelle route nationale est loin d’être saturée.
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