800 suppressions de postes à Pôle Emploi

Le ministère du travail prévoit la suppression de 1.618 postes, selon le projet de loi de finance (PLF) 2019 présenté lundi, dont 800 postes à Pôle Emploi et 550 postes à l'Agence nationale pour la formation (Afpa). /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Le ministère du travail prévoit la suppression de 1.618 postes, selon le projet de loi de finance (PLF) 2019 présenté lundi, dont 800 postes à Pôle Emploi et 550 postes à l'Agence nationale pour la formation (Afpa).

Les crédits alloués au ministère du Travail seront de 12,23 milliards d'euros en 2019, soit une baisse de 2,1 milliards d'euros à périmètre constant.

Pôle Emploi, qui compte environ 50.000 salariés, assumera la majeure partie de la baisse des effectifs, à l'heure où les réformes de l'assurance chômage prévoient un suivi accru des chômeurs.

Le ministère veut miser sur une augmentation de "la productivité" des agents et un meilleur accompagnement des demandeurs d'emploi avec la "digitalisation" des processus, explique un membre du cabinet de la ministre du Travail qui précise que cela ne "va pas être facile", mais que ce "n'est pas impossible".

Ce chiffre doit toutefois encore être discuté avec les partenaires sociaux dans le cadre de la prochaine convention tripartite Etat-Unedic-Pôle Emploi.

Le ministère ajoute que l'idée de faire varier les effectifs de Pôle Emploi en fonction de la conjoncture est toujours "sur la table". Une mission de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) doit rendre un rapport sur le sujet dans les premières semaines du mois d'octobre, explique-t-on.

Le directeur général de Pôle Emploi, Jean Bassères, avait déclaré lors d'une convention qu'il y aurait 4.000 suppressions de postes d'ici trois ans, selon un article du Journal du Dimanche publié en mai.

LES NOUVEAUX CONTRATS AIDÉS PEU POPULAIRES

Les principales baisses des crédits alloués au ministère du Travail s'expliquent par ailleurs par la suppression de l'aide temporaire à l'embauche pour les PME qui avait été introduite en 2016 (-1 milliard d'euros) ainsi que par la baisse du nombre de contrats aidés financés en 2019 (-850 millions d'euros).

Ces contrats, rebaptisés Parcours emplois compétences (PEC), ont perdu de leur popularité depuis qu'ils sont assortis pour l'employeur d'obligations de suivi et de formation des salariés.

Seuls 80.000 PEC ont été signés entre le 1er janvier et la fin du mois d'août, soit moins de la moitié du nombre qui avait été budgété sur l'année (200.000). Selon le ministère, 150.000 PEC au total seront conclus d'ici la fin de l'année, dont 30.000 qui seront financés par l'Education nationale.

"Ils n'ont pas décollé", dit-on au ministère. "Il y a beaucoup de structures (...) qui considèrent que c'est trop de contraintes par rapport à ce que ça rapporte."

"Ce qui montre bien qu'on était plus dans une logique de subvention de l'emploi et pas du tout dans une logique d'investissement à long terme pour permettre au personnes ensuite de voler de leurs propres ailes", ajoute-cette source.

L'exécutif a critiqué l'utilisation faite par le précédent gouvernement des contrats aidés, estimant que ces contrats avaient surtout servi d'instrument pour améliorer les chiffres de l'emploi.

Il prévoit le financement de 130.000 PEC en 2019.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)