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Pourquoi le 8 mai 1945 n'est pas "l'armistice" de la Seconde Guerre mondiale

Le 8 mai 1945 marque la fin de la Seconde Guerre mondiale suite à la capitulation sans condition de l'Allemagne.

Chaque année en France, nous commémorons le 8 mai pour se souvenir de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une date souvent retenue à tort comme un armistice. Explications.

Le 8 mai 1945, l’Allemagne reconnaît sa défaite à Berlin et dépose les armes, ce qui signe la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est même dans un premier temps le 7 mai 1945, à Reims, que les Allemands se sont rendus. Mais mécontent que la rencontre se soit déroulée dans le quartier général de l’Etat-major suprême des Forces expéditionnaires alliées en Europe, Staline a demandé d’organiser une cérémonie à l’Est le 8 mai 1945.

Malgré l’opposition d’Eisenhower, Churchill et Truman ont accepté la demande du dictateur soviétique qui a perdu plus de 25 millions de ses hommes durant cette guerre. Le document signé le 8 mai au cœur du IIIe Reich à Berlin est quasiment identique à celui signé la veille à Reims, mais c’est pourtant la date du 8 mai qui est retenue car c’est ce jour-là que la nouvelle a été annoncée dans toute l’Europe.

“Une reddition sans condition”

Cette date du 8 mai 1945 est souvent associée à l’armistice de la Seconde Guerre mondiale, ce qui n’est pourtant pas le cas. Contrairement au 11 novembre 1918, ce n’est pas un armistice qui a mis fin à la guerre mais une capitulation, comme l’explique l’historien Fabrice d’Almeida, professeur à l'université Paris II Panthéon-Assas. “C’est une reddition sans condition. Il n’y a donc eu aucune discussion. Ce qui change avec un armistice, c’est le rapport que ça induit avec l’adversaire avec qui on passe des accords ou non. Dans l’armistice il y a des conditions, alors que dans la capitulation, non. Ils ont perdu, point.”

“Pas un traité de paix”

L’historien Thierry Lentz, interrogé par Le Figaro, explique la différence entre les deux termes par le fait que le 8 mai 1945 est “un acte de capitulation militaire, qui implique le dépôt des armes et pas seulement la fin des combats, comme en 1918.” Il rappelle également que cette capitulation sans condition “n’est pas un traité de paix”. À la fin de la Première Guerre mondiale, un traité de paix avait été signé le 28 juin 1919 à Versailles, quelques mois après l’armistice. Selon lui, la logique aurait voulu que cette procédure soit reprise, ce qui n’a pas été le cas. “Si l’on veut donc tirer les choses par les cheveux, on pourrait dire que nous n’avons jamais signé la paix avec l’Allemagne”.

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