7 octobre : les otages du Hamas sont-ils toujours une priorité pour Israël un après l’attaque du Hamas ?

ISRAËL - « Un marasme total ». Un an après le 7 octobre 2023, jour lors duquel le Hamas a mené une attaque sans précédent en Israël, tuant 1 200 personnes et en capturant plus de 250, quelle priorité est donnée à la libération des otages ? Benjamin Netanyahu avait annoncé en faire l’un des deux objectifs, avec l’éradication du Hamas.

7 octobre : un an après l’attaque en Israël, le terrible bilan de la guerre dans la bande de Gaza

Mais pour les proches des otages, le Premier ministre ne mettrait pas tout en œuvre pour atteindre ce but et le récent front ouvert au Liban ne fait qu’éloigner la perspective de les voir revenir en Israël. « La stratégie du gouvernement a été assez fluctuante par rapport à la question des otages puisque durant les huit premiers mois, la libération des otages était la cible absolument irréductible, c’est-à-dire non négociable », considère Sylvaine Bulle, dans notre vidéo visible en tête d’article.

La sociologue et chercheuse de l’EHESS rappelle que la première vague de libération d’otages en novembre 2023 avait suscité un élan d’espoir en Israël. Mais depuis, les négociations avec le Hamas sont au point mort. Notamment en raison de la condition fixée par le Hamas : le groupe terroriste demande que les otages soient échangés contre des prisonniers palestiniens en Israël, ce que Netanyahu refuse.

Un objectif partagé par la population israélienne

Cela a suscité de l’impatience dans la population israélienne où un consensus se dégage, estime Sylviane Bulle, pour cette libération rapide. Des manifestations sont organisées toutes les semaines et celles-ci ont battu des records de participation avec la présence de plusieurs centaines de milliers de personnes. Le 7 septembre dernier, ils étaient 750 000 à manifester pour exiger du gouvernement qu’il conclue un accord. Sans que cela semble avoir d’effet sur la stratégie de Benjamin Netanyahu.

« Ça n’a pas été dit comme cela, bien sûr, mais on a pu comprendre dans la stratégie gouvernementale, que ne partage pas le cabinet de guerre, que si les otages devaient être sacrifiés au profit de la guerre, ça pouvait être entendu, notamment par la frange la plus à droite du gouvernement et la frange la plus à droite de la population », estime Sylvaine Bulle.

Ils sont pourtant encore une centaine d’otages encore captifs à Gaza, dont deux franco-israéliens, Ohad Yahalomi et Ofer Kalderon. Parmi ceux encore présumés vivants, 57 sont des Israéliens, dont au moins 20 binationaux selon les autorités israéliennes.

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