7-octobre : la une du journal Le Monde a bien traité l’anniversaire de l’attaque, contrairement aux critiques
INTERNATIONAL - Une affaire de timing. En cette journée d’anniversaire de l’attaque du 7 octobre 2023 lors de laquelle le Hamas a fait plus de 1 200 victimes en Israël, plusieurs voix se sont élevées pour accuser, à tort, le journal Le Monde d’avoir ignoré cet événement tragique. En effet, alors que de nombreux journaux français avaient choisi de consacrer leur une aux victimes israéliennes et à la guerre qui fait rage depuis un an, Le Monde affiche ce titre : « Gaza écrasé par un an de guerre et de chaos ».
Attaque du 7-octobre : à la manif d’hommage à Paris, les témoignages forts des familles des victimes
À première vue, on pourrait ainsi croire que le quotidien a fait le choix de fermer les yeux sur l’attaque du Hamas, d’ignorer les victimes israéliennes et les otages capturés. Il s’agit cependant d’un malentendu, car la une en question est en réalité celle du mardi 8 octobre. L’édition du 7 octobre avait été publiée la veille, pour arriver dans les boîtes aux lettres des lecteurs ce lundi matin. Celle-ci était par ailleurs bien dédiée à l’anniversaire de l’attaque du Hamas.
Le journal a bien publié une édition dédiée 7-octobre
Face aux critiques, Le Monde a dû rappeler son calendrier de publication via un message sur son compte X (anciennement Twitter). En effet, il est l’un des rares journaux français à être un « quotidien du soir ». Son édition est bouclée chaque jour à 10 h 30 du matin, puis envoyé à l’imprimerie.
Une version numérique du journal est publiée en fin de matinée, aux alentours de 11 heures, et les premières versions papier parviennent à Paris et dans les grandes villes françaises pour la mi-journée. Le journal arrive dans le reste de la France dans la nuit, notamment chez les abonnés.
Si bien que l’édition reçue par les lecteurs ce lundi matin était bien intitulée « Israël : le traumatisme sans fin du 7-octobre », comme vous pouvez le voir ci-dessous. Dans cette édition spéciale, les journalistes sont notamment retournés sur les lieux de l’attaque et ont rédigé plusieurs articles au sujet de l’impact de cette journée tragique sur la société israélienne.
🗞️ A la une du 𝕸𝖔𝖓𝖉𝖊, édition spéciale 7-Octobre.
La Une datée du dimanche 6 - lundi 7 octobre 2024 :
◼️ Israël : le traumatisme sans fin du 7-Octobre pic.twitter.com/OtniPiebws— Le Monde (@lemondefr) October 7, 2024
La Une datée du mardi 8 octobre 2024 :
◼️ Gaza écrasé par un an de guerre et de chaos pic.twitter.com/WGkOo0sSHU— Le Monde (@lemondefr) October 7, 2024
Une incompréhension du rythme de publication
Avant d’avoir rappelé son rythme de publication, qui explique donc ce décalage, le journal Le Monde s’est attiré les foudres de plusieurs personnalités avec sa une du 8 octobre. « Misérable !! Voilà comment Le Monde titre le jour de la commémoration des massacres antisémites du 7 octobre!! », s’est par exemple emporté sur X l’ex député LR, Meyer Habib à la vue de cette une. « Qui peut encore acheter un tel torchon!! Qui peux encore lire un tel torchon?? », a-t-il ajouté.
Même réaction de la part de Julien Dray, ancien député PS et co-fondateur de SOS Racisme, qui s’interroge indigné : « Cette une d’aujourd’hui, Le Monde ? Le Monde à l’envers ? ». Tandis que Sandrine Sebbane, directrice de RCJ (pour Radio de la communauté juive) évoque « une infamie, un ultime crachat pour toutes les victimes du 7 octobre dont 48 Français ».
Cette Une d’aujourd’hui, Le Monde ? Le Monde à l’envers ? Il y a pourtant tellement de bons journalistes dans cette rédaction. Mais peut-être que quand on est l’héritier du journal « Le Temps », un jour ou l’autre quelques vieux restes ressortent… ? pic.twitter.com/5WjLxU5eHX
— Julien Dray (@juliendray) October 7, 2024
Sur CNews, le réalisateur franco israélien Élie Chouraqui fulmine : « oui Gaza est écrasé mais pourquoi ? Qui a déclenché cela ? Le Hamas ou Israël ? Qui est allé attaquer des gosses qui étaient en train de faire la fête et de danser ? C’est des monstres qui les ont attaqués et c’est ce qui a déclenché cette guerre ». Les chroniqueurs n’ont visiblement pas pensé à lui rappeler le fonctionnement de ce titre bien connu de la presse française.
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