Le 6 juin, 14e journée de manifestations contre la réforme des retraites
L’intersyndicale se réunissait ce mardi, au lendemain de la 13e journée de mobilisation contre la réforme promulguée fin avril.
POLITIQUE - Au lendemain de la forte mobilisation contre la réforme des retraites organisée à l’occasion du la journée des travailleurs, l’intersyndicale a annoncé ce mardi 2 mai la date de la prochaine journée manifestations à l’issue d’une réunion entre les dirigeants syndicaux. Ce sera le 6 juin prochain.
« La décision du président de la République de maintenir sa réforme malgré l’opposition quasi unanime de la population crée une défiance profonde. L’intersyndicale dénonce, une nouvelle fois, solennellement, ces décisions autoritaires qui ajoutent à la crise sociale une crise démocratique », est-il écrit dans un communiqué commun.
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La date choisie n’a rien d’un hasard. Car deux jours plus tard, le 8 juin, l’Assemblée nationale va discuter d’une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme. « Cette proposition de loi permettra pour la première fois à la représentation nationale de se prononcer par un vote sur la réforme des retraites », soulignent les représentants des syndicats dans ce communiqué.
Le 6 juin, les syndicats voudront faire au moins aussi bien que ce 1er mai. Si elle était loin des niveaux record de la fin janvier, la mobilisation lors de cette première fête du Travail unitaire depuis 2009 est restée forte après 12 journées de défilés et bien au-delà d’un 1er mai classique. Le ministère de l’Intérieur a compté 782 000 manifestants dont 112 000 à Paris. La CGT a revendiqué 2,3 millions de manifestants, dont 550 000 à Paris.
Les syndicats attendus à Matignon
Avant cela, le 3 mai, les membres du Conseil constitutionnel vont se prononcer sur une deuxième demande de référendum d’initiative partagée (RIP). Surtout, les syndicats vont devoir s’efforcer de gérer leurs divergences qui apparaissent face aux invitations pressantes de l’exécutif à reprendre le dialogue sur un agenda qui va de la réforme de France Travail, du RSA ou du lycée professionnel à des négociations sur l’emploi des seniors ou les conditions de travail.
La Première ministre Élisabeth Borne doit envoyer des invitations en ce sens aux syndicats dans les jours qui viennent, sans qu’elle ait précisé le format de ces rencontres, bilatérales ou multilatérales.
Dans son communiqué, l’intersyndicale prend note du fait que « le gouvernement a annoncé l’ouverture d’un cycle de concertations sans que l’objet ni le cadre ne soient précisément fixés ». Laissant entendre qu’elles y participeront, les organisations syndicales indiquent qu’elles « rappelleront leur refus de la réforme des retraites ».
Elles précisent qu’elles travailleront à « des propositions communes mettant à contribution les employeurs (...) en matière de salaires, conditions de travail, démocratie sociale, d’égalité femmes-hommes et d’environnement ». « La défiance est profonde et le dialogue ne pourra être rétabli que si le gouvernement prouve sa volonté de prendre enfin en compte les propositions des organisations syndicales »
Des doutes sur la suite du mouvement
D’ores et déjà, Laurent Berger a annoncé que la CFDT « irait discuter » avec la Première ministre tandis que Sophie Binet a botté en touche, rappelant que l’intersyndicale avait prévu de prendre la décision « ensemble ». Mais « l’agenda gouvernemental, avec la réforme du travail et du lycée professionnel, ne nous convient pas », a-t-elle prévenu.
« On n’a jamais dit qu’on était d’accord sur tout (...) Ce n’est pas la fin de l’intersyndicale. Demain on s’exprimera en commun et on dira ce qu’on va faire dans les semaines à venir », avait relativisé Laurent Berger, invité lundi de l’émission Quotidien sur TMC.
Elisabeth Borne pourrait inviter à des échanges en tête à tête avec les syndicats la semaine prochaine. « On s'expr… https://t.co/ydbeqWj5QR
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Mais, si la proposition de loi Liot n’est pas votée le 8 juin, « je ne vais pas raconter d’histoire, je ne vais pas dire qu’on va faire une 15e, 16e, 17e journée de mobilisation qui fera céder le gouvernement et le président de la République », a-t-il reconnu.
Les autres syndicats « réformistes », CFE-CGC et CFTC ont déjà dit eux aussi qu’ils iraient également aux réunions avec l’exécutif. « On ne peut pas indéfiniment sécher les réunions à Matignon. Il faut un rapport de force rénové, c’est l’écriture d’un nouveau chapitre », a plaidé François Hommeril (CFE-CGC).
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