6 Français sur 10 favorables à un remaniement du gouvernement, sans reconduction de Borne

Une Première ministre en grande difficulté. Depuis le début de la séquence retraite, la popularité d'Élisabeth Borne s'est largement étiolée. En première ligne sur la réforme, la locataire de Matignon paye de plein fouet un texte largement rejeté par l'opinion publique et adopté à l'Assemblée nationale sans vote des députés, avec l'article 49.3.

Un nouveau sondage, réalisé par Odoxa Backbone-consulting pour Le Figaro, confirme la tendance. 6 Français sur 10 sont favorables (61%) à un large remaniement ministériel incluant un départ d'Élisabeth Borne, selon l'institut.

Seuls 22% des Français pour un remaniement avec un maintien de Borne

Ce choix récolte notamment l'assentiment des sympathisants des partis de gauche (86% pour LFI, 77% pour EE-LV, 59% pour le PS) et de ceux du Rassemblement national (78%). Toutes ces formations sont opposées au projet de loi du gouvernement. Du côté du parti Les Républicains (LR), les partisans sont divisés à l'image des désaccords de la droite sur les retraites. 43% se prononcent en faveur de ce scénario.

Au-delà d'un remaniement, c'est surtout un départ d'Élisabeth Borne qui est souhaité. Ainsi, l'idée d'un nouveau gouvernement avec le maintien de cette dernière récolte seulement 22% d'opinions favorables.

L'avenir de la Première ministre tient à un fil. La principale interéssée en a sûrement conscience, elle qui affirmait être prête à servir de "fusible" sur la réforme des retraites en cas de 49.3.

Trois semaines de consultations pour sortir la tête de l'eau

Depuis l'utilisation de l'article couperet, Emmanuel Macron lui a maintenu sa confiance, tout en lui donnant une mission délicate: établir un "programme de gouvernement" et, surtout, "élargir la majorité", qui n'est que relative.

Soit une "méthode" basée sur les compromis que prônait déjà la sexagénaire, avant d'échouer à le faire sur les textes budgétaires et notamment la réforme des retraites.

Résultat: Élisabeth Borne a déjà dégainé le 49.3 à onze reprises. Par ailleurs, la droite, qui a voté favorablement plusieurs textes du gouvernement depuis le début de la législature, a déjà fait savoir qu'elle refusait un accord avec la majorité.

En attendant, la cheffe du gouvernement consulte tous azimuts et veut faire la démonstration du dialogue. Elle recevra l'intersyndicale mercredi prochain. Côté politique, le Rassemblement national a accepté son invitation, au contraire des communistes et des insoumis qui refusent de se rendre à Matignon.

Article original publié sur BFMTV.com