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5e vague de Covid, variant: des fêtes de fin d'année incertaines

Noël et le Nouvel an menacés? Dans quelles conditions pourra-t-on se retrouver? (Photo: Karl Tapales via Getty Images)
Noël et le Nouvel an menacés? Dans quelles conditions pourra-t-on se retrouver? (Photo: Karl Tapales via Getty Images)

COVID - C’est le Noël tant attendu, celui qui arrive après les fêtes de 2020 et leur “règle des six”, avec une population de plus en plus vaccinée et une épidémie supposée reculer. Mais voilà. La 5e vague de coronavirus provoquée par le variant Delta est “fulgurante”, et le variant Omicron se présente sous un profil plutôt inquiétant.

L’approche des fêtes de fin d’année, moments de joie, d’excitation et de retrouvailles (même si pour certains, elles sont aussi synonymes d’inquiétude et de tristesse), s’avère donc plus préoccupante que prévu. Noël et le Nouvel an sont-ils menacés? Dans quelles conditions pourra-t-on se retrouver? Sera-t-il possible de voyager à cette période?

“Par définition, rien ne peut être exclu. Mais aujourd’hui, aucune raison de penser que les Français ne pourraient pas passer Noël en famille”, a assuré ce jeudi 2 décembre le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. “Parce que la campagne de vaccination et de rappel s’accélère, on peut passer les fêtes.” Un conseil de défense sanitaire est néanmoins organisé lundi 6 décembre.

Impact sur le quotidien

“On est confrontés à cette anxiété liée à la nouvelle vague. Les patients nous parlent systématiquement de son impact sur leur vie au quotidien et leurs projets. Se pose évidemment la question de Noël: pourra-t-on le fêter en famille? Pourra-t-on voyager ou pas?”, note le psychiatre et psychothérapeute Jérôme Palazzolo, contacté par Le HuffPost.

Cette question, Gaëlle l’a forcément en tête. Originaire de La Réunion, elle a déjà ses billets d’avion pour y retrouver toute sa famille en janvier, peu après les fêtes de fin d’année, ne pouvant pas s’y rendre plus tôt en raison d’une formation qu’elle suit. “Avec ce nouveau variant, notre plus grosse crainte est justement de ne plus pouvoir y aller pour voir enfin ma sœur”, confie-t-elle. Sa petite sœur a récemment été diagnostiquée d’un cancer.

“Nous sommes déjà très angoissés par rapport à son état de santé mais nous sommes heureux de pouvoir voyager et enfin la voir, même de pas trop près, bientôt. Nous continuons d’espérer et de prier très fort pour que le gouvernement ne prenne pas de mesures trop radicales qui nous empêcheraient de prendre l’avion”, poursuit-elle.

“Ras-le-bol”

De son côté, Gabrielle est dans un autre état d’esprit. L’an dernier, elle a déjà fêté Noël “en famille, comme prévu. Il était hors de question, nous n’en avions même pas étudié la possibilité, que ma grand-mère âgée de plus de 80 ans soit évincée ni que nous réduisions le nombre de personnes autour de la table. Il en sera de même cette année”, affirme-t-elle. Quant au Nouvel an, Gabrielle songe déjà à partir à l’étranger si des restrictions venaient à l’empêcher de le célébrer en France.

Quoi qu’il en soit, elle n’hésite pas à ajouter que “si des mesures telles qu’un couvre-feu sont adoptées, je continuerais à frauder comme je l’ai toujours fait”. En réponse à l’appel à témoignages que nous avons passé sur Facebook, beaucoup sans dans le même état d’esprit, une sorte de ras-le-bol qui les conduira à célébrer les fêtes de fin d’année, coûte que coûte. “Noël se fera en famille et le réveillon se fera entre amis. Comme l’année dernière et comme l’année prochaine”, souligne Sylvain. “Noël en famille, pas de changement. Ras-le-bol”, commente Nathalie.

D’autres, au contraire, semblent un peu moins sereins. “Se projeter devient de plus en plus incertain”, écrit Denise. “Réveillon à Vienne, annulation imminente”, craint déjà Anne. “Nos vacances paraissent compromises avec la fermeture des frontières avec le Maroc”, ajoute Carole.

Comme un marathon

Ces deux formes de réactions, d’un côté une sorte d’opposition, de l’autre une forme d’impuissance face à la situation sanitaire, ne semblent pas étonner Jérôme Palazzolo.

“C’est un peu comme si quelqu’un courrait un marathon, et qu’une fois sur la ligne d’arrivée, on lui dit qu’elle n’est pas là mais dans deux kilomètres”, explique-t-il pour imager la lassitude que peuvent ressentir les Français.

“Face à cela, certains seront dans une réaction d’opposition. C’est ce qu’on observe chez les personnes très opposées au vaccin, qui disent déjà qu’ils iront manifester s’ils devaient recevoir une quatrième dose. L’autre attitude, c’est le syndrome d’impuissance acquise”, ajoute-t-il. Ce concept signifie qu’à force de vivre une situation nuisible, de façon durable ou répétée, l’individu finit par adopter l’idée qu’il ne peut y échapper, qu’il est impuissant face à ce vécu.

“C’est ce qui se passe avec ce nouveau variant, la troisième dose de vaccin: on a l’impression qu’on ne peut plus rien faire contre ce virus. À terme, ce sont des personnes qui ne respecteront plus du tout les gestes barrière”, poursuit le médecin.

Pour lui, c’est exactement cette dichotomie qui sera à l’œuvre pour les fêtes de fin d’année. “Certains s’en ficheront et feront Noël avec toute leur famille car ils en ont marre, d’autres ne feront peut-être aucun projet par crainte d’être déçus.”

Évidemment, ces deux positions sont des extrêmes, entre lesquels il existe autant de vécus que de personnes.

Face à la possible détresse qui peut nous envahir à l’approche des fêtes, Jérôme Palazzolo recommande d’essayer “de ne pas se laisser déborder par un aspect émotionnel, mais de rester sur un mode de fonctionnement cérébral. Lorsqu’on se laisse avoir par ses émotions, on ne prend jamais les bonnes décisions”, conclut-il.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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