50 ans après la mission Apollo 11, l'Europe vise la Lune

Pris en étau entre les Chinois et les Américains, les Européens se lancent dans une mission d'exploration propre.

L'équipée symbolise ce qu'est devenu l'espace aujourd'hui, au moins en apparence : un champ de coopération, loin d'une concurrence frontale entre les Etats-Unis et l'URSS, qui a donné le rythme pendant des décennies. Samedi, un Américain, un Italien et un Russe se sont envolés pour la Station spatiale internationale (ISS), lors d'un vol coïncidant avec les célébrations du cinquantième anniversaire de l'alunissage de la mission Apollo 11.

Ces premiers pas historiques, des milliers de petits Européens les ont suivis, des étoiles dans les yeux. D'autant plus que le continent ne figurait pas encore, à cette époque, dans la course. "Née dans un contexte de guerre froide, l'exploration de l'espace a avant tout été motivée par des raisons stratégiques et militaires, souligne Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique et expert de l'espace. L'Europe, elle, avait besoin d'instruments pour favoriser sa cohésion. Or la science est un bon outil de coopération : elle permet de montrer l'excellence des pays sans aborder des sujets controversés, géopolitiques ou militaires." Soit l'exacte mission de l'agence spatiale européenne (ASE), créée en 1975.

Politisation de l'espace

Des décennies plus tard, la situation a bien changé. La Chine s'est posée en janvier sur la face cachée de la Lune, entamant une course contre la montre avec les Etats-Unis, qui veulent envoyer une femme fouler son sol d'ici à 2024. Le constructeur japonais Toyota a annoncé en mars se lancer da...


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