5 mars 1953: la mort de Joseph Staline marque-t-elle la fin du totalitarisme soviétique?
Le 5 mars 1953, Iossif Vissarionovitch Djougachvili, connu dans le monde entier sous son pseudonyme de Staline, dérivé du russe сталь « acier », s’éteint officiellement à 6 heures du matin dans sa datcha de Kountsevo, à l’ouest de Moscou. La nouvelle n’est publiée que le lendemain à 4 heures du matin.
Né à Gori en Géorgie le 18 décembre 1878 – officiellement le 21 décembre 1879 – Staline est âgé en mars 1953 de 74 ans. Depuis le 10 octobre 1917, il est membre du Politburo qu’il a créé avec Trotski. Tous deux en partagent alors la direction avec Lénine, Kamenev et Krestinski – ces deux derniers, comme Trotski, seront assassinés plus tard sur ses ordres. Au moment de la Révolution d’octobre qui a marqué la naissance du régime bolchevik, il ne joue qu’un rôle mineur, mais il a l’intelligence tactique de toujours se ranger derrière les positions de Lénine, le chef incontesté du Parti devenu dès novembre 1917 le Président du conseil des commissaires du peuple.
Le soir de ce 28 février 1953, donc, vers 23 heures, Staline monte dans l'une des trois limousines qui le mène à sa datcha – les deux autres étant censées brouiller les pistes en cas d'attentat. Il y dîne en compagnie de Beria, Malenkov, Boulganine et Khrouchtchev. Il s'y montre d'excellente humeur. Il part ensuite se coucher dans l'une de ses sept chambres, chacune fermée par une porte blindée. Le lendemain, il ne donne pas signe de vie de la journée, ne commande pas ses repas – il les fait goûter pour éviter toute tentative d'empoisonnement. Il est finalement retrouvé inconscient dans sa chambre, frappé d'une attaque cérébrale, vraisemblablement peu après avoir quitté ses hôtes.