5 grands enjeux des élections européennes 2019

5 grands enjeux des élections européennes 2019

Du 23 au 26 mai 2019, les électeurs européens se rendront aux urnes pour les élections européennes. Quels en sont les grands enjeux ?

Les Français se rendront aux urnes le 26 mai 2019 (le 25 mai pour certains territoires d’outre-mer) prochain afin d’élire leurs représentants au Parlement européen. Si les élections européennes sont relatives à l’Union européenne, le vote revêt également une importance à l’échelle nationale. Voici les principaux enjeux de ce scrutin.

La montée des nationalistes

Les élections européennes à venir pourraient bien changer la donne au Parlement européen. Réunis, les deux grands groupes européens d’extrême droite (Europe de la liberté et de la démocratie directe et Europe des nations et des libertés) dépassent à peine les 10% actuellement. Si l’extrême-droite pourrait difficilement devenir majoritaire après le prochain scrutin, elle devrait sans aucun doute gagner du terrain, notamment si l’on en croit les récentes projections. Les groupes nationalistes, eurosceptiques ou europhobes pourraient donc prendre une plus grande importance au Parlement européen, à l’heure où l’extrême droite pousse également au niveau national. L’immigration, la sécurité ou encore les frontières, au centre du programme de ces partis, se retrouvent par ailleurs régulièrement au cœur des débats.

Un test de mi-mandat pour Macron

Emmanuel Macron aura bientôt effectué la moitié de son quinquennat. Peu populaire, le président a décidé de s’engager personnellement dans la campagne de son parti LREM, au coude-à-coude avec le RN dans les sondages. Après une première partie de mandat compliquée, notamment marquée par le mouvement des gilets jaunes, l’exécutif a besoin d’une nouvelle légitimité pour continuer de mener à bien les réformes engagées. Finir derrière ou trop proche du Rassemblement national serait également une forme de désaveu pour Emmanuel Macron, pro-Européen convaincu. Le RN appelle par ailleurs à un vote sanction contre le président. Celui-ci n’a donc pas hésité à sortir du silence en début de semaine pour rappeler l’importance de ces élections européennes.

Brexit, pour ou contre ?

Malgré le Brexit, le Royaume-Uni fait toujours partie de l’Union européenne à l’aube des élections européennes. C’est cocasse, mais les Britanniques devront donc voter pour élire leurs 73 eurodéputés. Lorsque le Brexit sera finalement acté (et rien n’est moins certains depuis les dernières déclarations de Theresa May), les eurodéputés devront quitter le Parlement européen et la répartition de celui-ci sera modifiée.

En attendant, le scrutin au Royaume-Uni à de fortes allures de nouveau référendum sur le Brexit. Figure de proue du camp du Leave en 2016, Nigel Farage a fait son grand retour pour les européennes avec son nouveau parti, le Brexit Party. Celui-ci caracole d’ailleurs en tête des derniers sondages et n’a qu’un seul objectif, accélérer la sortie de l’Union européenne. Le taux de participation aux élections européennes sera un autre indicateur important à prendre en compte, alors même que les Britanniques semblent destinés à quitter l’UE.

Élire le président de la Commission européenne

Le Parlement européen partage, avec le Conseil de l’Union européenne, le pouvoir législatif de l’UE. Mais il peut également faire élire le président de l’organe exécutif de l’UE, la Commission européenne. En 2014, les différents partis politiques européens avaient leur propre tête de liste à la présidence de la Commission. Le parti le plus représenté à la suite des élections européennes, en l’occurrence le Parti Populaire européen, a pu présenter son candidat. C’est ainsi que Jean-Claude Juncker a été élu à la tête de l’institution. Si le système du Spitzenkandidat (tête de liste) est reconduit cette année, les favoris pour prendre sa succession seraient Manfred Weber (Parti Populaire Européen) et Frans Timmermans (parti social-démocrate). Le résultat de ces élections européennes aura donc, a priori, une forte incidence sur le choix du président de la Commission européenne, qui propose les textes de loi.

La fin de l’axe PPE-S&D ?

Parti populaire européen (PPE) et Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D). Ces deux grands groupes du Parlement européen ont actuellement la majorité absolue au Parlement européen. Mais ces élections européennes pourraient chambouler cet axe. La poussée de l’extrême-droite, entre autres, devrait en effet changer la donne. Selon les projections, cette “coalition” PPE-S&D pourrait perdre la majorité après le scrutin, même si ces deux partis devraient toujours être les plus importants en terme de membres. De nouvelles alliances devraient donc voir le jour après les élections, notamment pour former un nouvel axe majoritaire. LREM pourrait notamment former un nouveau groupe européen avec plusieurs partis de différents pays et l’ALDE (libéraux). Cette possible alliance pourrait par exemple prendre un certain poids dans le nouveau visage du Parlement européen.