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5 choses à savoir sur easyJet

 5 choses à savoir sur easyJet (Crédit : Getty Images)
5 choses à savoir sur easyJet (Crédit : Getty Images)

Chaque mercredi, Yahoo vous invite à mieux connaître une entreprise. Petits secrets, anecdotes, histoires insolites, ne manquez pas l’occasion d’épater vos amis. Pour ce 74e épisode, focus sur une compagnie aérienne britannique spécialisée dans les vols à bas prix : easyJet.

1 - Comment easyJet a conquis le ciel

C’était le 10 novembre 1995. Jacques Chirac était président de la République, le pont de Normandie était inauguré, la France se marrait au cinéma devant "Les trois frères", Microsoft sortait Windows 1995 et on commençait seulement à découvrir internet. Stelios Haji-Ioannou, fils d'un riche armateur grec, fonde easyJet dans le petit aéroport de Luton, au nord de Londres. Ce 10 novembre 1995, le premier vol ralliait Luton à l’aéroport de Glasgow pour un prix de 45 francs, l'aller simple. "Volez pour le prix d’un jeans", disait la pub de l'époque. "Lorsque Stelios a annoncé cette offre devant les journalistes, tout le monde pensait que nous serions morts six mois plus tard", se remémore Tony Anderson, directeur du marketing et des ventes d’easyJet en 1995 dans Les Échos.

À l’époque, c’est une révolution puisque la compagnie propose à ses clients des prix au minimum 10 fois inférieurs à ceux proposés par les compagnies traditionnelles de l’époque. Comment ? En proposant un service minimum aux passagers. Pour siroter un jus de tomate ou combler une petite faim, il faut sortir le portemonnaie. Dans le low cost, la réduction des coûts est une obsession. Le service à bord est donc limité, la desserte des aéroports dits secondaires permet aussi de réaliser des économies sur les taxes aériennes. "En 20 ans, easyJet a transformé la façon dont l'Europe voyage, s’emballe Carolyn McCall, directrice générale d'easyJet de 2010 à 2017. easyJet a permis à une nouvelle génération de gens de tous âges, revenus et intérêts de découvrir l’Europe."

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easyJet transportait 6 millions de passagers en 1999 contre près de 90 millions en 2018. Plus de 25 ans après sa création, le transporteur a su profiter d’une bonne conjoncture économique pour s’imposer comme un géant du secteur aérien jusqu’à devenir la compagnie "la plus rentable d’Europe" au milieu des années 2010. Il aura fallu une crise sanitaire de grande ampleur pour voir la compagnie low-cost britannique plonger dans le rouge pour la première fois de son histoire en 2020. En 2021, elle est la cinquième compagnie d’Europe, derrière Ryanair, Turkish Airlines, Air France et Lufthansa. Elle dessert 156 destinations dans 34 pays différents.

Comment easyJet a conquis le ciel (Crédit : Getty Images)
Comment easyJet a conquis le ciel (Crédit : Getty Images)

2 - L’équipage a développé un langage secret

Si vous avez déjà volé à bord d’un avion easyJet, vous avez peut-être déjà observé une hôtesse de l’air imiter le poulet ou un steward faire d’étranges grimaces. Rassurez-vous, c’est tout à fait normal. Le secret d’entreprise a été percé en 2017 à la suite d’une vidéo publiée sur Twitter par Jamie East, un DJ anglais intrigué par le curieux mime effectué par une hôtesse. Déconcertés, les internautes ont tenté de décrypter ces gestes surprenants avant que la compagnie elle-même ne vienne leur servir la réponse sur un plateau dans une vidéo quelques jours plus tard. Vous saurez désormais dire "burger au poulet" ou "soupe de tomate" en langage easyJet. Mention spéciale pour le sandwich au bacon qui vaut le déplacement.

Derrière ce langage codé un brin loufoque se cache aussi un vrai souci de productivité. "Cela permet de réduire au minimum le bruit de voix lors d'échanges entre membres de l'équipage, et laisser les passagers profiter d'un vol relaxant et agréable", a expliqué un porte-parole de la compagnie aérienne, cité par le Daily Mail. En revanche, il n’existe aucun code pour demander des cacahuètes : easyJet n’en propose plus à bord de ses avions depuis trois ans.

3 - Des pilotes français ont écrit au fondateur d’easyJet pour se plaindre

C’est ce qu’on appelle mettre un coup de pression à sa direction. En 2017, des pilotes français ont écrit une lettre ouverte à Stelios Haji-Ioannou, fondateur d’easyJet et actionnaire principal de la compagnie aérienne, dans laquelle ils dénoncent des cadences de vols mettant en danger "la sécurité des passagers et des équipages". Selon les pilotes du syndicat SNPL, "les équipes commerciales vendent un planning que les opérations en vol n'ont pas les moyens de réaliser". Dans cette missive aux allures d’accusation, le syndicat regrette aussi "des erreurs de paie multiples" en défaveur des employés de la compagnie. "easyJet a atteint les limites du low-cost. À force de faire la chasse aux coûts, on est à l'os et le service donné aux clients n'est plus au rendez-vous", estime alors Nicolas Frick, vice-président du SNPL. Ce qui expliquerait, selon eux, la multiplication des retards et annulations de dernière minute en hausse à l’été 2017.

Contactée par Le Parisien suite à ces attaques, la direction d'EasyJet s’est dite "surprise par cette initiative", tout en assurant ne faire "aucun compromis sur la sécurité" et être "structurée pour gérer un niveau normal de perturbations en haute saison." La compagnie orange, qui a transporté plus de 78 millions de passagers sur les 12 derniers mois, dont 17 millions en France, souligne avoir enregistré "moins de 0,8 % de vol retardé de plus de 3 heures sur l'ensemble du réseau", ajoute un porte-parole dans Les Échos.

4 - Une publicité agace l’Italie

Nombreuses sont les entreprises à commettre des impairs et fâcher des communautés ou même des pays. C’est ce qui arrivé à la société au logo orange en 2020. Dans une publicité diffusée sur Instagram, easyJet souhaitait vanter la destination de Lamezia, en Calabre. Pour le descriptif, la compagnie aérienne n’a pas lésiné sur les clichés : "Cette région (la Calabre, ndlr) souffre d’une évidente absence de touristes à cause de son histoire d’activité mafieuse et de tremblements de terre, et du manque de villes 'iconiques' comme Rome et Venise capables d’attirer les fans d’Instagram", écrivait Easyjet.

Tollé général en Italie qui n’a pas du tout apprécié la référence à la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise, parmi les plus puissantes au monde. Consciente de sa gaffe, la compagnie britannique a rapidement présenté ses excuses et insisté sur "les plages de sable blanc immaculées" de la région ou ses "temples normands, romains et grecs et palaces bourbons".

La Calabre, terre de
La Calabre, terre de "mafia" selon easyJet (Crédit : Getty Images)

5 - easyJet, pas fan des aides accordées à Air France

La crise sanitaire que nous traversons aujourd’hui encore fausse-t-elle la concurrence entre les compagnies aériennes ? Pour Johan Lundgren, le patron suédois d’easyJet, la réponse ne fait aucun doute. Dans une interview accordée au JDD, il estime que certaines aides d’État, notamment celles versées à Air France, sont trop élevées. Si le chef d’entreprise ne conteste pas leur légitimité "face à une crise à laquelle aucune société n'était préparée", il regrette le montant de ces aides qu’il juge "injuste" pour le jeu de la concurrence.

"Nous allons regarder si les fonds accordés l'ont été pour vraiment assurer la survie de l'entreprise (Air France-KLM, NDLR) ou bien pour lui permettre de conserver des parts de marché. Dans le second cas, nous prendrons les mesures qui s’imposent", a-t-il précisé. La société qu’il dirige a reçu 600 millions d’euros de la Grande-Bretagne pour faire face aux restrictions de déplacement et à la chute du nombre de passagers dans le monde. Pendant ce temps, Air France-KLM a reçu 10 milliards d’euros par la France et les Pays-Bas.

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