Le 49.3 sur le budget ? « Peu de suspense », reconnaît Gabriel Attal

Gabriel Attal, ministre des Comptes Publics, quittant l’Élysée le 14 juin 2022.
LUDOVIC MARIN / AFP Gabriel Attal, ministre des Comptes Publics, quittant l’Élysée le 14 juin 2022.

LUDOVIC MARIN / AFP

Gabriel Attal, ministre des Comptes Publics, quittant l’Élysée le 14 juin 2022.

POLITIQUE - Le projet de loi de finances pour 2023 (PLF) réussira-t-il à passer le cap de l’Assemblée ? Gabriel Attal, ministre des Comptes Publics, n’est guère optimiste après les déclarations des différents groupes d’opposition et n’exclut pas un recours au 49.3.

Dans un entretien au Journal du Dimanche ce 25 septembre, Gabriel Attal se veut « lucide ». « Pour des raisons de principe, de symbole politique, les oppositions n’envisagent pas de voter le budget. Ça laisse peu de suspense sur l’issue, puisque nous avons une majorité relative », déclare-t-elle, faisant valoir que « les oppositions elles-mêmes nous ont dit que le 49.3 était probable. »

Le budget 2023 doit être présenté dans les prochaines semaines au Parlement. Mais les oppositions n’ont pas attendu pour annoncer qu’elles voteraient contre. Jeudi 23 septembre, à sa sortie d’une rencontre avec la Première ministre Élisabeth Borne, Marine Le Pen a expliqué être « en désaccord sur l’intégralité des textes qui vont arriver devant l’Assemblée nationale ». Les Républicains sont sur la même ligne : « Que cette majorité se débrouille, nous ne serons pas sa béquille », a affirmé le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, lors de la rentrée des Jeunes LR début septembre, excluant ainsi toute abstention. À gauche, la Nupes est ouvertement opposée au texte et entend présenter un contre-budget.

Après les « dialogues », « l’appel de Bercy »

« Les symboles politiques n’ont jamais rempli le frigo des Français, ni fait baisser les prix à la pompe, ni recruté des policiers supplémentaires », tacle Gabriel Attal dans le JDD. « En tout état de cause, la France ne peut se passer d’avoir un budget. »

Dès fin août, la Première ministre Élisabeth Borne ouvert la porte au 49.3 : « Nous aviserons car les Français ne nous ont pas demandé l’immobilisme », avait-elle déclaré dans Le Parisien. « Je suis aussi consciente que, pour un groupe d’opposition c’est symbolique de voter un budget. Mais le cas échéant, il y a des outils dans la Constitution pour pouvoir avancer », ajoutait-elle.

Le recours à cet article du Parlement est à double tranchant pour le gouvernement. S’il permet de faire passer un texte sans le vote du Parlement, cet acte est mal perçu dans l’opinion publique et susceptible de provoquer une véritable colère sociale. Pour éviter d’en arriver là, les équipes d’Élisabeth Borne ont donc multiplié les concertations. À Matignon, où tous les chefs de groupes parlementaires ont été reçus par la Première ministre, mais aussi à Bercy, sous la forme des « dialogues » lancés par Bruno le Maire et Gabriel Attal.

Le ministre des Comptes Publics souhaite d’ailleurs étendre l’initiative. Dans le JDD, il lance un « appel de Bercy », à destination des entreprises, collectivités territoriales, organisations syndicales et oppositions. « Nous avons besoin de responsabilité collective », insiste-t-il.

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