Plus de 4000 tremblements de terre par an: quel est le risque sismique en France métropolitaine?

Des séismes de magnitude supérieure à 7 ont frappé la Turquie et la Syrie lundi, causant des dégâts importants, et faisant plus de 5000 morts, selon un bilan encore provisoire. Ce drame rappelle le danger que représentent les tremblements de terre, phénomène imprévisible qui peut toucher de nombreux territoires, dont la France.

Le 27 janvier dernier, un séisme de magnitude 3,5 sur l'échelle de Richter était ainsi enregistré aux environs de Dinan (Côtes-d'Armor). Le 17 janvier, des secousses de 3,5 et 4,2 étaient mesurées dans les Alpes-de-Haute-Provence et une autre de 3,5 le 6 janvier à Savenay (Loire-Atlantique).

Le réseau sismologique Résif-Epos écrit enregistrer "plus de 4000 séismes chaque année en France métropolitaine, dont en moyenne une trentaine sont ressentis par la population".

"Des séismes se produisent régulièrement en France, tant sur le territoire métropolitain que dans les départements d’outre-mer", abonde l'organisme officiel Géorisques.

Risque faible de violent séisme

Le risque d'avoir des séismes importants reste en effet globalement faible en France métropolitaine. Le gouvernement français classe le territoire selon les zones de sismicité, de très faible (niveau 1) à forte (niveau 5), et en métropole le danger ne dépasse pas le niveau 4 ("zones de sismicité moyenne"). Il est atteint dans les Pyrénées et sur les Alpes.

Les "séismes de magnitude égale ou supérieure à 5 restent exceptionnels", souligne ainsi le ministère de la Transition Écologique.

Ils sont en effet principalement sous la magnitude 2 ou 3. Et en-dessous d'une magnitude de 3,5, un séisme n'est quasiment pas ressenti, sauf potentiellement à l'épicentre. Jusqu'à environ 5,4, il est ressenti mais cause généralement assez peu de dommages. À partir d'une magnitude de 6, un tremblement de terre va causer des dommages majeurs et "peut être destructeur dans une zone de 100 km à la ronde", détaille le Laboratoire d'études sismiques.

Et au-dessus de 8, "c'est un très fort séisme pouvant causer de très grands dommages dans des zones de plusieurs centaines de kilomètres".

Les derniers tremblements de terre importants ressentis en métropole sont le séisme d’Épagny-Annecy (Haute-Savoie) en 1996, avec une magnitude de 5,2, le séisme de Rambervillers (Vosges) en 2003 avec une magnitude de 5,4 ou encore celui de Teil (Ardèche) en 2019 avec une magnitude de 5,4.

Celui de Teil "a rappelé que le risque de voir des bâtiments endommagés, voire s’effondrer, à cause des tremblements de terre est bien réel", écrit l'institut officiel Géorisques. Car même des séismes de magnitude moyenne, voire faible, peuvent causer des dégâts.

Le dernier ayant dépassé la magnitude 6 en France métropolitaine remonte à 1909 dans les Bouches-du-Rhône, avec une magnitude de 6,2.

"C'est aux Antilles que l’aléa sismique est le plus élevé"

En France, "c'est aux Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélemy) que l’aléa sismique est le plus élevé, ces îles étant situées au niveau de la zone de subduction des plaques nord-américaine et sud-américaine sous la plaque caraïbe", écrit le ministère de la Transition Écologique.

En Guadeloupe, le séisme des Saintes en 2004 avait ainsi atteint une magnitude de 6,3, fait un mort, et entraîné 50 millions d'euros de dégâts, rappelle le ministère. En 2007, un séisme de magnitude 7,4 avait frappé la Martinique, faisait également un mort.

Ainsi, l’un "des séismes historiques les plus destructeurs est celui du 8 février 1843 qui a affecté la Guadeloupe. Ce séisme, dont la magnitude est estimée à 7,5 – 8 a causé la mort de plus de 3000 personnes, particulièrement à Pointe-à-Pitre", écrit l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire).

Malgré ces risques importants par endroits, "la France est globalement un pays où la sismicité est modérée, en comparaison avec d’autres régions du monde", écrit Géorisques.

Article original publié sur BFMTV.com