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4 anecdotes méconnues sur l'Armistice de 1918

Le 11 novembre 1918, dans un wagon-restaurant aménagé, a été signé l’armistice qui entraîne un cessez-le-feu et signifie la fin imminente de la Première Guerre mondiale.

Ce lundi, nous célébrons l’anniversaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale. 101 ans après le cessez-le-feu, découvrez 4 anecdotes que vous ignorez peut-être sur ce jour historique.

Le 11 novembre 1918, à 5h15, dans le wagon-restaurant du maréchal Foch situé à Rethondes, en forêt de Compiègne, a été signé l’armistice qui entraîne un cessez-le-feu et signifie la défaite totale de l’Allemagne dans cette Première Guerre mondiale.

Après 4 années de guerre et près de 20 millions de soldats et de civils tués, des millions de Français descendent dans les rues à 11 heures du matin, heure ou le son des cloches de toutes les villes et villages de France retentissent, pour célébrer la fin de ce cauchemar. Chaque année depuis 101 ans, l’armistice est célébré dans l’Hexagone et le 11 novembre est devenu un jour férié depuis la loi du 24 octobre 1922.

Le 11 novembre 1918, quelques minutes après la signature de l'armistice, à la sortie du wagon-restaurant aménagé. De gauche à droite au premier plan : l'amiral britannique Hope, le général français Weygand, l’amiral britannique Wemyss, le général Ferdinand Foch et le capitaine Marriott de la Royal Navy.
Le 11 novembre 1918, quelques minutes après la signature de l'armistice, à la sortie du wagon-restaurant aménagé. De gauche à droite au premier plan : l'amiral britannique Hope, le général français Weygand, l’amiral britannique Wemyss, le général Ferdinand Foch et le capitaine Marriott de la Royal Navy.

Une partie de la France était contre l’armistice

En France, la demande d’armistice ne fait pas l’unanimité. Raymond Poincaré, président de la République de l’époque, et le commandant en chef Philippe Pétain veulent profiter de l’avantage militaire français pour chasser les Allemands de Belgique et envahir l’Allemagne.

Les deux hommes souhaitent que la France administre aux Allemands la preuve de leur défaite décisive. Mais Georges Clemenceau, président du Conseil, et Ferdinand Foch, commandant des forces alliées, ne croient pas l'armée française capable de se battre encore longtemps et souhaitent en finir au plus vite. De plus, ils estiment qu’il n’était pas possible de continuer à faire tuer des hommes alors que l’adversaire s’apprête à demander la paix.

L’armée allemande n’assume pas la défaite

L’Allemagne n’envoie pas des militaires signer l’armistice mais des civils. Les militaires refusent de mener les pourparlers pour ne pas reconnaître une défaite qu’ils ne veulent pas avouer. C’est une délégation de quatre membres qui se rend dans l’Oise, dont Matthias Erzberger, homme politique et journaliste, qui a la lourde tache de négocier et signer l’armistice.

Le fait que l’armistice soit signée par un civil laisse penser aux Allemands que leur armée a été invaincue et que la défaite est due à l’attitude défaitiste des sociaux démocrates, ce qui est appelé la légende du “coup de poignard dans le dos” (Die Dolchstoßlegende).

À Berlin, les représentants de la jeune République accueillent les soldats en ces termes : “Soldats qui revenez invaincus”. Moins de 3 ans après l’armistice, en août 1921, Matthias Erzberger se fait assassiner par un ultra-nationaliste allemand en se faisant tirer six fois dessus.

La dernière page, signée, de la convention d'armistice du 11 novembre 1918.
La dernière page, signée, de la convention d'armistice du 11 novembre 1918.

L’armistice ne signifie pas la fin de la guerre

Bien qu’il ait été signé le 11 novembre 1918, l’armistice ne signifie pas la fin de la guerre mais “seulement” un cessez-le-feu. Il est signé dans l’attente d’un traité de paix définitif, après près de 8 mois de négociations, le 28 juin 1919, il s’agit du traité de Versailles. Un traité que l’Allemagne est forcée d’accepter et qu’elle considère comme un “Diktat”.

Signé dans la galerie des Glaces du château de Versailles, il a été préparé par les vainqueurs et impose notamment à l'Allemagne la restitution de l'Alsace-Lorraine, la limitation du potentiel militaire, de rendre ses colonies ainsi que le versement de 20 milliards de marks.

Un "Diktat" qui est vécu comme une humiliation et qui fait naître un sentiment de revanche chez les Allemands. Il ne fera qu’exacerber le sentiment nationaliste en Allemagne, qui sera exploité par Adolf Hitler et les nazis quelques années plus tard.

Un soldat français tué 10 minutes avant l’armistice

Le 11 novembre 1918 à 10h50 du matin, soit 10 minutes avant le cessez le feu, le soldat de première classe Augustin Trébuchon est le dernier soldat français de la Grande Guerre tué. Estafette de la 9e compagnie du 415e régiment de la 163e division d'infanterie, il meurt d'une balle dans la tête alors qu'il porte un message à son capitaine.

Sur sa fiche individuelle du site officiel “Mémoire des hommes” où tous les morts pour la France sont recensés, on y apprend qu’il est mort le 10 novembre, une date volontairement fausse, car les autorités ont choisi d’effacer des mémoires les derniers combats du 11 novembre au matin.

L'acte de décès d'Augustin Trébuchon.
L'acte de décès d'Augustin Trébuchon.