30 % des Français n’utilisent pas leurs médicaments correctement
SANTÉ - « Une perceuse ça se prête entre voisins, pas les médicaments. » Voici l’un des messages que souhaite faire passer l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avec sa nouvelle campagne d’information et de sensibilisation sur le bon usage des médicaments. Lancée ce mercredi 7 juin, elle prend la forme d’affiches, de bannières web et de spots radio ou vidéo, comme vous pouvez le voir ci-dessous :
💊 Les médicaments ne sont pas des produits ordinaires, ne les prenons pas à la légère Nous lançons aujourd’hui notre campagne d’information et de sensibilisation pour favoriser le #BonUsage des #médicaments 👉 Pour en savoir plus : https://t.co/hxV2eDteIw #MedicamentsEtMoi https://t.co/NEnhv0W18N
— ANSM (@ansm) Voir le tweet
Face aux dangers de l’automédication, la campagne met en garde contre le surdosage, le mélange ou encore la prise de médicaments périmés.
En effet, selon une enquête de l’agence, 30 % des Français adaptent la dose et la durée du traitement qui leur a été prescrit. D’après l’enquête, à laquelle France Inter et franceinfo ont eu accès, 1 Français sur 5 révèle prendre des doses plus fortes ou mélanger plusieurs médicaments en même temps pour soulager plus rapidement leurs symptômes.
« Des risques très graves »
Or ne pas respecter la posologie d’un médicament altère l’efficacité de celui-ci et expose « à des effets indésirables importants, qui peuvent conduire à des hospitalisations ou à des décès », alerte Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ANSM sur Franceinfo. Selon Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance à l’ANSM, la mauvaise utilisation des médicaments mène à 4 000 hospitalisations par an, indique-t-il à France Inter.
Par exemple, l’excès de paracétamol peut être toxique, souligne Christelle Ratignier-Carbonneil. Ce médicament, « le plus consommé » en France, présente aussi bien des risques que des bénéfices. Il est « extrêmement efficace et sûr quand on respecte les règles ».
Mais si on « augmente la posologie ou si on réduit le délai entre deux prises, on s’expose à des risques très graves avec des lésions hépatiques pouvant conduire jusqu’à une greffe », explique la responsable.
L’enquête de l’agence précise également que 34 % de la population considère comme « plutôt pas risqué » ou « pas du tout risqué » de prendre un médicament périmé. Ce qui est faux, explique Christelle Ratignier-Carbonneil : « On s’expose soit à une perte d’efficacité, soit à des contaminations possibles et donc à un risque important pour les patients. »
Pour remédier aux dangers de l’automédication et au trop-plein de médicament dans les tiroirs des Français, l’ANSM propose « d’adapter le volume et le contenu des boîtes aux indications et à la durée de traitement » prescrit par les médecins.
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