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"3.000 entreprises touchées": les ostréiculteurs fortement touchés par la tempête Ciaran

YOHAN BONNET

Les trois-quarts des ostréiculteurs sont touchés par la tempête Ciaran. Après le passage de la tempête la semaine dernière, une grande partie des parcs d’huîtres ont été dévastés. Le sable a notamment recouvert les installations, compliquant les récoltes à un plus d’un mois des fêtes de fin d’année.

"Si on prend la façade Atlantique et la façade de la Manche, on estime à 3.000 entreprises qui sont potentiellement touchées", indique Philippe Le Gal, président de Comité national de conchyliculture, à BMFTV.

Bien que toutes les concessions n'ont pas été touchées de la même manière, des dégâts ont été constatés dans le Bassin d'Arcachon (Aquitaine), en Normandie et dans la Bretagne nord et sud, indique Philippe Le Gal.

"C’est difficile surtout à un mois des fêtes de fin d’année, ça tombe vraiment très très mal, et donc on espère déjà que la mer va pouvoir baisser et qu'on va pouvoir travailler sur nos concessions parce qu'à l’heure actuelle on ne peut même pas y accéder", ajoute le président du CNC.

En cause, les vents et les marées

Premier pays producteur et consommateur d’huîtres en Europe, la France produit 80.910 tonnes d’huîtres par an pour un chiffre d’affaires estimé à 403 millions d’euros selon une étude du service de la statistique du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, l’Agreste.

Après s’être reproduites en écloseries ou en milieu naturel, les huîtres sont mises en élevage pendant plusieurs mois dans des parcs. La pratique la plus courante consiste à les mettre dans des poches, sur des tables positionnées sur l’estran, c’est-à-dire la partie du littoral qui est soumise aux variations de la marée.

Le problème est qu’en moins d’un mois, la façade Atlantique a été touchée par trois tempêtes, Céline, Ciaran, et Domingos, qui ont entraîné de fortes rafales de vent et de violentes vagues sur toute la côte.

"Le vent pousse la mer et la mer s’est déchainée pendant plus d’une semaine. On a eu trois tempêtes de suite et donc c’est dramatique, malheureusement", explique Philippe Le Gal.

Une course contre la montre

Après le passage des tempêtes, c’est une véritable course contre la montre qui commence pour les ostréiculteurs. L’urgence: intervenir le plus tôt possible afin de récupérer les installations et de sauver le maximum d'huîtres. En effet, une fois immergées, ensablées ou envasées, les huîtres risquent de mourir.

"Le souci, c’est que c’est difficile d’accès, la mer ne redescend pas suffisamment et on ne peut pas voir nos installations en mer, c’est ça le problème", informe Philippe Le Gal.

Le président du CNC déplore qu'il n'existe aucune assurance pour ce cas de figure, "et malheureusement c’est la perte sèche pour les professionnels", autrement dit, les pertes ne seront pas compensées.

À l'approche des fêtes de fin d'année, Philippe Le Gal affirme qu'il est impossible de quantifier pour l'instant le nombre d'huîtres impacté par les dégâts actuels, mais il est certain qu'"il y en aura moins".

Article original publié sur BFMTV.com