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En 2019, le recours à l'IVG en France a atteint son niveau le plus élevé depuis 1990

L'année dernière, 232.200 IVG ont été réalisées en France. Un nombre d'interventions croissant qui suit une tendance à la hausse depuis 1995, et a atteint son niveau le plus élevé depuis trente ans.

Dans un rapport publié ce jeudi, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) note une hausse du nombre de recours aux interruptions volontaires de grossesse en 2019, un taux "à son niveau le plus élevé depuis 1990" en France.

L'année dernière, 232.200 IVG ont été enregistrées, dont 217.500 en métropole et 14.700 dans les départements et régions d’outre-mer (DROM).

Une tendance à la hausse depuis 1995

"En 2019, on compte 15,6 IVG pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans en France métropolitaine et 28,2 dans les DROM", explique la DREES.

Il s'agit d'une hausse respectivement de 0,6 point et de 0,4 point par rapport à 2018, année où le taux de recours à l'IVG avait déjà atteint son niveau le plus élevé. "Le taux global de recours à l’IVG suit une tendance à la hausse depuis 1995", explique la DREES.

L'organisation note une IVG pour trois naissances en 2019, et explique que le nombre des naissances et celui des IVG ont "longtemps évolué de façon similaire, mais depuis 2014 le nombre de naissances diminue et depuis 2017 celui des IVG augmente".

Les IVG plus fréquentes de 20 à 29 ans

Toutefois, toutes les femmes n'avortent pas dans la même proportion selon leur âge. C’est par exemple parmi les femmes de 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes, (27,9 femmes sur 1000), mais la hausse du recours à cette intervention a été plus marquée l'année dernière chez les 30-34 ans.

"L’augmentation des taux de recours chez les femmes trentenaires est notable depuis 2010, ainsi que chez celles âgées de 25 à 29 ans", écrit la DREES.

À l'inverse, sur la même période, une nette baisse du recours à l'IVG est observée chez les femmes de 15 à 19 ans, une tendance déjà observée en 2018. "Chez les 15-17 ans, il est passé de 10,5 pour 1000 jeunes filles en 2010 à 5,7 en 2019. Chez les 18-19 ans, de 22,2 à 16,7 IVG", note la DREES.

Des taux variant "du simple au double" selon les régions

L'autre grande disparité observée concerne la répartition par territoires. "Les taux de recours varient du simple au double d’une région métropolitaine à l’autre", écrit la DREES: "de 11,8 IVG pour 1000 femmes de 15 à 49 ans dans les Pays-de-la-Loire à 22,9 pour 1000 en Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Les taux les plus élevés se retrouvent en Île-de-France et dans le Sud-Est (Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Corse), "où ils dépassent 17 IVG pour 1000 femmes, voire 39 IVG pour 1000 femmes en Guyane et Guadeloupe". Les pyramides des âges étant semblables d'un territoire à une autre, selon la DREES, il s'agit de "différences de comportement" locales.

De grands écarts selon le niveau de vie

Pour la première fois, la DREES a mis en parallèle des données fiscales (datées de 2016) avec le taux de recours à l'IVG chez les femmes concernées. Ainsi elle note qu'à "groupe d’âge et situation conjugale donnés, les femmes dont le niveau de vie est dans les 10% les plus élevés ont une probabilité de recourir à l’IVG dans l’année inférieure" de 38% à une femme au niveau de vie médian, et de 40% à "celles dont le niveau de vie est classé parmi les 10% les moins élevés".

"Toutes choses égales par ailleurs, les femmes en couple ont une probabilité de connaître une IVG inférieure de 37% à celle des femmes qui ne vivent pas en couple", écrit la DREES.

Article original publié sur BFMTV.com

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