Il y a 20 ans, la sonde Huygens découvrait les paysages extraterrestres de Titan

Ces images sont des projections de Mercator de la vue de Titan prise par Huygens à des altitudes différente.

Il y a 20 ans, la sonde européenne Huygens se posait à la surface de Titan, une lune de Saturne. Elle découvrait pour la première fois les étranges paysages cachés par son opaque atmosphère. Retour sur cette première historique, le plus lointain atterrissage sur un corps extraterrestre réalisé par une sonde, une prouesse technologique et scientifique !

Vingt heure et cinquante-six minutes, le 14 janvier 2005 : la première image jamais réalisée de la surface de Titan apparaît à l’écran. Un silence ému, puis une salve d’applaudissement soulève le grand auditorium de la Cité des Sciences de la Villette, à Paris où se sont réunis plus de 1000 spectateurs, scientifiques et passionnés. C’est un moment historique : Titan est le cinquième nouveau monde sur lequel l’Homme se pose depuis le début de la conquête spatiale après la Lune, Vénus, Mars et Eros. Mais cette photographie laisse les scientifiques sans voix. "Alors là, on n’y comprend rien !" s’exclame, médusé, André Brahic, astrophysicien à l’université Paris-VII. Prise depuis 16 km d’altitude, elle montre un réseau de vallées d’écoulement, des canyons encaissés les uns dans les autres. Qu’est ce qui a bien pu creuser de tels reliefs ? Des fleuves de méthane ? Coulent-ils encore ? Sont-ils asséchés ? Les spéculations vont bon train.

ARCHIVE. Cet article a initialement été publié dans Sciences et Avenir 696 de février 2005.

La seconde image, prise depuis le sol, sera tout aussi dépaysante. Cela ressemble donc à ça, Titan ! Une étendue désertique, caillouteuse, avec au premier plan des galets blanc, gros comme la main. Nulle haute montagne ou dune de glace, nul océan de méthane à l’horizon. Toutes les conjectures passées sur les paysages titaniens sont relégués au grenier des affabulations. Pour un instant seulement… Car sur le troisième cliché apparaissent de vastes zone sombres et planes, qui font renaître l’hypothèse de grands lacs à la surface de la grosse lune de Saturne. Chacun ira ensuite se coucher avec une bousculade de questions dans la tête.

Mer d'huile... ou plutôt de méthane

Si Titan a désormais un "visage", ses mystères se sont fait plus profonds. Durant toute la nuit des dizaines de scientifiques de 19 pays, responsables des six instruments d’observation et d’analyse de Huygens, réunis au centre de l’ESA à Darmstadt (Allemagne), vont éplucher les tomb[...]

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