20 ans après un scandale national, une Américaine qui accusaient trois hommes de viols avoue avoir menti
En 2006, Crystal Mangum, une Américaine noire, avait accusé trois jeunes hommes blancs de l'avoir violée. L'affaire avait déclenché une intense polémique aux États-Unis mais les accusés avaient finalement été innocentés, la justice réalisant que l'affaire avait été montée de toute pièce. Près de 20 ans plus tard, l'accusatrice a assumé pour la première fois son mensonge.
C'est une affaire qui avait déclenché une forte controverse aux États-Unis. En 2006, Crystal Mangum, une adolescente noire âgée de 27 ans, avait accusé de de viols et de violences à caractère raciste trois étudiants blancs d'une université située dans l'État de Caroline du Nord.
Après une procédure judiciaire couverte en profondeur par les médias américains, la justice a abandonné les charges face une absence totale de preuves. Dans un entretien publié cette semaine et relayé vendredi 13 décembre par la presse américaine, l'accusatrice admet pour la première fois avoir menti.
"J'ai inventé une histoire qui n'était pas vraie" a notamment expliqué Crystal Mangum, aujourd'hui âgée de 46 ans, dans le podcast Let's Talk With Kat (Parlons-en avec Kat, en français).
Scandale national
En 2006, elle avait affirmé avoir été engagée en tant que strip-teaseuse dans une soirée de joueurs universitaires de crosse, un sport très pratiqué en Amérique du Nord, où elle avait été violée par trois des jeunes hommes présents. Cette affaire avait choqué et clivé une société américaine au sein de laquelle subsistent d'importantes disparités raciales et où les sportifs universitaires bénéficient d'un important prestige social.
Au cours des investigations, les médias ont souligné des incohérences dans le récit de la plaignante. L'enquête a de son côté mis en évidence des falsifications de preuves ADN de la part du procureur, qualifié de "véreux" par les autorités judiciaires de l'État.
Les trois accusés, qui avaient été placés en détention provisoire, ont finalement été libérés et innocentés. Il a été prouvé que la plaignante avait toutefois effectivement fait l'objet d'insultes racistes.
"Ils ne méritaient pas ça"
"J'ai témoigné à tort à leur encontre en disant qu'ils m'avaient violée alors qu'ils ne l'avaient pas fait et c'était une erreur. Et j'ai aussi brisé la confiance qu'avaient beaucoup d'autres personnes qui croyaient" sa version des faits, s'est confié la quadragénaire, qui explique avoir "voulu la validation des autres personnes et pas de Dieu".
Elle dit aussi espérer que les trois hommes qu'elle a accusés à tort lui pardonneront: "Je veux qu'ils sachent que je les aime et qu'ils ne méritaient pas ça".
L'entretien de Crystal Mangum publié cette semaine a été enregistré au sein du centre pénitentiaire où la quadragénaire est emprisonnée après avoir été condamnée pour le meurtre de son petit ami de 2013, et où elle purge une peine allant de 14 à 18 ans de prison.