1er-Mai : visé par Darmanin après les violences, Mélenchon l'accuse d'être "un chef lamentable"

Thomas SAMSON / AFP

L'insoumis a vertement répondu au ministre de l'Intérieur qui l'a accusé d'avoir "une partie de responsabilité" dans les heurts qui ont émaillé les cortèges ce lundi.

Une nouvelle passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur a haussé le ton contre le fondateur de La France insoumise ce mardi matin sur BFMTV, l'accusant d'avoir "une partie de responsabilité" dans les violences qui ont émaillé les manifestations du 1er-Mai. 406 membres des forces de l'ordre ont été blessés, dont un policier grièvement brûlé.

"Le 'maintien de l'ordre' hier a tourné une fois de plus à une absurde violence générale. Darmanin en est 100% responsable", a écrit sur son compte Twitter l'ancien candidat à la présidentielle.

Pour Mélenchon, Darmanin cherche à reporter sa responsabilité sur les autres"

Avant d'ajouter : "c'est pourquoi il veut reporter sa responsabilité sur les autres. Les policiers devraient se méfier d'un chef aussi lamentable".

Un total de 540 personnes ont été interpellées en France, dont 305 à Paris, lors des manifestations du 1er-Mai. Des heurts parfois violents ont également émaillé les cortèges à Nantes et à Lyon.

"Où sont les condamnations venant de l’extrême-gauche, de La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon, qui lui appelle quasiment à la sédition ? Tout est bon pour faire de la démagogie, pour exciter une partie de la population, il a une partie de responsabilité", a encore tancé le locataire de la place Beauvau.

Des élus LFI ont regretté ces violences

Plusieurs cadres de La France insoumise ont pourtant condamné les actes visant des policiers en marge des cortèges.

"J'ai une pensée pour le policier blessé, je dénonce toutes les violences", lui a répondu sur notre antenne le député insoumis Alexis Corbière ce mardi matin. Quelques heures après la dispersion du cortège parisien du 1er-Mai, le coordinateur du mouvement Manuel Bompard l'avait assuré : "mon parti et l'ensemble de ses dirigeants ont toujours dit qu'ils étaient opposés à toute forme de violence contre qui que ce soit."

Un sujet déjà épineux

Ce n'est pas la première fois que Gérald Darmanin et Jean-Luc Mélenchon croisent le fer. En juillet 2022, l'insoumis avait réagi à la mort de la passagère d'une voiture, alors que des policiers avaient ouvert le feu suite à un refus d'obtempérer du conducteur du véhicule. "La police tue", avait avancé l'ancien député.

"Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner", lui avait répondu le ministre.

"Policiers factieux"

En janvier dernier, les deux hommes avaient remis une pièce dans la machine. Quelques heures après l'assaut de plusieurs bâtiments officiels à Brasilia par des manifestations pro-Bolsonaro pour empêcher son successeur Lula d'accéder au pouvoir, Stéphane Séjourné, le patron de Renaissance, avait accusé LFI de "remettre en cause la légitimité politique" des élections.

"Quand les policiers factieux s'en sont pris à notre siège en 2017, la macronie n'avait rien à dire", avait répondu le septuagénaire. La réponse de Gérald Darmanin au tweet de Jean-Luc Mélenchon ne s'était pas faite attendre.

"Les 'policiers factieux' ? Rappelons qu’ils agissent sous l’autorité des magistrats. En 2023, M.Mélenchon continuera donc à insulter la police de la République comme en 2022", avait critiqué le ministre de l'Intérieur.

Article original publié sur BFMTV.com

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