Un 1er mai sous le signe d’une “féminisation” des syndicats

Cette année en France, deux visages devraient se distinguer au sein des traditionnels cortèges du 1er mai : ceux de Sophie Binet et de Marylise Léon. Dès la prise de fonctions de Marylise Léon, prévue de juin, et pour la première fois en France, les deux principaux syndicats auront à leur tête deux femmes. Un changement radical dans un milieu qui compte en majorité des hommes aux postes importants. Le Corriere della Sera en veut pour preuve une photo des principaux représentants syndicaux du pays prise en janvier dernier : “Face à l’objectif, il y avait huit hommes et une seule femme”, constate le quotidien italien.

Sur cette photo de l’intersyndicale, réunie le 10 janvier, Murielle Guilbert, co-déléguée générale de l’Union syndicale Solidaires est la seule femme.. PHOTO JULIEN DE ROSA/AFP
Sur cette photo de l’intersyndicale, réunie le 10 janvier, Murielle Guilbert, co-déléguée générale de l’Union syndicale Solidaires est la seule femme.. PHOTO JULIEN DE ROSA/AFP

Mais depuis que cette photographie a été prise, la CGT et la CFDT ont connu des changements de direction. Après être resté huit ans à la tête de la CGT, Philippe Martinez avait annoncé dès 2022 qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat. Fin mars, le syndicat réuni en congrès avait choisi Sophie Binet pour lui succéder. “Une première depuis la création du syndicat en 1895, après une litanie de secrétaires généraux masculins et virils dont les noms scandent l’histoire des luttes sociales hexagonales, commente le média suisse Blick. Cette féminisation était attendue.”

Puis “c’est au tour de Laurent Berger, historique voix de la CFDT, de quitter la scène”, rapporte le quotidien belge Le Soir. Marylise Léon le remplacera.

“Nouvelle unité syndicale”

Le changement n’est pas que symbolique, veut croire le Corriere. Après des mois de lutte contre la réforme des retraites et une loi finalement promulguée, le syndicalisme français se retrouve renforcé, mais sans avoir réussi à arracher une victoire politique face au gouvernement. “Léon et Binet sont le signe d’une nouvelle unité syndicale, accompagnée avant leur arrivée d’accusations de discrimination à l’encontre des femmes, aussi bien parmi les dirigeantes qu’à des postes subalternes”, estime le journal milanais.

Car les deux femmes ont à plusieurs reprises pris position en faveur de l’égalité hommes-femmes. Avant son élection à la tête de la CGT, Sophie Binet était d’ailleurs “pilote de la commission femmes mixité” du syndicat et a publié en 2019 un livre sur la place des femmes au sein de son organisation syndicale.

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